Des rues d’Athènes à celles de Reykjavík, en passant par les places de nombreuses villes espagnoles, une vague de contestation sociale se soulève. La réponse des gouvernements européens à la crise financière — l’austérité imposée à des populations déjà accablées par la contre-révolution néolibérale — suscite la colère. Le phénomène n’épargne pas le Royaume-Uni, où il surprend tant par son intensité que par la radicalisation de l’opinion qu’il révèle. L’annonce, en novembre 2010, d’une réduction drastique des budgets dévolus à l’éducation, couplée à une augmentation considérable des frais d’inscription à l’université, avait suscité une forte mobilisation étudiante un mois plus tard (1). Ces manifestations sont rapidement apparues comme un prélude à un mouvement plus vaste qui a peu à peu gagné toutes les sphères de la société.
A l’origine de cette colère : le plan d’austérité concocté par la coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates (au pouvoir depuis mai 2010), qui prévoit de réduire l’ensemble des dépenses publiques de 80 milliards de livres (90 milliards d’euros) d’ici à 2014-2015, soit une amputation d’un peu plus de 12 %. Le budget des prestations sociales devrait subir une réduction de 18 milliards de livres (20,5 milliards d’euros), celui des services publics de 36 milliards (41 milliards d’euros). Au regard de ces chiffres, la hausse d’impôt censée équilibrer la réforme apparaît d’autant plus minime qu’elle résulte en grande partie d’un relèvement à 20 % de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). « Vivre aux dépens de l’Etat n’est plus une option possible », justifiait le ministre britannique de l’économie, M. George Osborne, en septembre 2010 (2).
Le 22 octobre 2010, un éditorial du Monde célèbre l’« austérité juste » du premier ministre conservateur David Cameron (3). Les Britanniques se montrent moins satisfaits : la contestation se déploie. Pendant que les étudiants se massent devant le Parlement, un large front se dresse contre le projet de vente des forêts domaniales. Il parvient à faire reculer le gouvernement, en février dernier.
Lire la suite
A l’origine de cette colère : le plan d’austérité concocté par la coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates (au pouvoir depuis mai 2010), qui prévoit de réduire l’ensemble des dépenses publiques de 80 milliards de livres (90 milliards d’euros) d’ici à 2014-2015, soit une amputation d’un peu plus de 12 %. Le budget des prestations sociales devrait subir une réduction de 18 milliards de livres (20,5 milliards d’euros), celui des services publics de 36 milliards (41 milliards d’euros). Au regard de ces chiffres, la hausse d’impôt censée équilibrer la réforme apparaît d’autant plus minime qu’elle résulte en grande partie d’un relèvement à 20 % de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). « Vivre aux dépens de l’Etat n’est plus une option possible », justifiait le ministre britannique de l’économie, M. George Osborne, en septembre 2010 (2).
Le 22 octobre 2010, un éditorial du Monde célèbre l’« austérité juste » du premier ministre conservateur David Cameron (3). Les Britanniques se montrent moins satisfaits : la contestation se déploie. Pendant que les étudiants se massent devant le Parlement, un large front se dresse contre le projet de vente des forêts domaniales. Il parvient à faire reculer le gouvernement, en février dernier.
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire