Alors que le pays connait le premier épisode de canicule de l’année, la Ministre de la Santé a promis de débloquer 15 millions d’euros pour que les hôpitaux puissent faire face aux besoins de l’été. Cette enveloppe est largement insuffisante pour recruter le personnel supplémentaire nécessaire et ne résoudra pas le problème des bâtiments vétustes, non dotés de système de climatisation.
Dans ce contexte de tension à l’hôpital, où 130 services d’urgences sont touchés par la grève des personnels qui dénoncent la détérioration des conditions de prise en charge des patients et des conditions de travail, le Gouvernement veut faciliter le recrutement de « saisonniers soignants ». Ainsi, lors de la discussion de l’article 9 du Projet de loi de transformation de la Fonction Publique qui étend le recours aux contractuels, le Gouvernement n’a pas trouvé mieux que de précariser davantage le statut en faisant adopter un amendement visant à créer des contrats temporaires et saisonniers dans la fonction publique hospitalière.
Dans une période de démographie médicale en berne, à qui fera-t-on croire que médecins, infirmières, paramédicaux… vont se porter volontaires pour exercer, en hiver, à la montagne, en été, à la mer ?
Non seulement le gouvernement se moque de nous mais en plus il accélère la mise en place des logiques du secteur privé dans la Fonction publique hospitalière : après les contractuels, les « saisonniers » !
Or, le problème que dénoncent les personnels médicaux, administratifs, ou encore les ouvriers qui travaillent dans les établissements publics de santé, c’est la dégradation de leurs conditions de travail du fait du manque d’effectifs, des suppressions de services et des fermetures de lits.
Pour y remédier, il faut rendre plus attractives les carrières en milieu hospitalier, comme nous l’avons entendu lors de notre tour de France des hôpitaux. Cela passe, notamment, par une revalorisation des salaires, une amélioration des conditions de travail, le maintien du maillage d’hôpitaux de proximité en lien avec une médecine revitalisée !Tout le contraire de la loi santé d’Agnès Buzyn qui accélère la casse de notre système de santé public et du projet de loi sur la fonction publique qui précarise toujours plus.
C’est pourquoi, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE seront aux côtés des personnels en lutte et de leurs syndicats, le 2 juillet prochain, devant le ministère des Finances.
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