dimanche 13 décembre 2009

Malgré les paroles apaisantes, la crise poursuit son chemin.

En s’inquiétant de la dégradation des finances publiques en Grèce et en Espagne, les agences de notation ont refroidi les investisseurs dans les pays aux budgets fragiles

La situation en Grèce, qui croule sous une énorme dette est « très grave », a jugé hier la ministre des affaires européennes suédoise Cecilia Malmström, dont le pays préside actuellement l’Union européenne.
Quelles sont les conséquences des décisions des agences de notation ?
Faisant part d’ «inquiétudes » sur les finances publiques de la Grèce et d’ «incertitudes » sur la reprise, l’agence Fitch a diminué mardi sa notation de la dette grecque à long terme, déjà à A -, à BBB +. Et mercredi, la même agence a placé l’ensemble des crédits émis par les banques grecques sous surveillance négative. Ces décisions ont pour conséquence immédiate de refroidir les investisseurs étrangers à acheter les obligations qu’émet l’État grec. Ce dernier subit donc des taux d’intérêt plus élevés pour pouvoir continuer d’emprunter sur les marchés.
L’Espagne, elle, court le risque de subir dans une moindre mesure les mêmes conséquences. Standard & Poor’s a déclaré mercredi «négative» la perspective de l’économie contre «stable» jusqu’alors, «en raison de déficits fiscaux croissants». En réaction, le Trésor espagnol a dû offrir hier une rentabilité maximale à ses bons sur dix ans et ce, sans pouvoir en émettre autant que souhaité.
Comment réagissent les gouvernements en Grèce et en Espagne ?
« L’impasse financière de notre pays menace notre souveraineté nationale », a déclaré avec gravité avant-hier le nouveau premier ministre grec, Georges Papandréou.
De son côté, le gouvernement espagnol n’annonce pas de mesures supplémentaires. Il s’est d’abord empressé hier de démontrer que l’état de ses finances publiques est sans commune mesure avec celui de la Grèce.
Le reste de la zone euro est-il menacé ?
Pour soutenir leurs partenaires, les dirigeants européens multiplient les déclarations assurant que la Grèce n’est pas en faillite, ce qui aurait des conséquences sévères pour le reste de la zone euro. « Ce qui se passe dans un pays membre influe sur tous les autres, en particulier quand on a une monnaie commune. C’est pourquoi nous portons tous une responsabilité commune », a reconnu hier la chancelière allemande, Angela Merkel.
Outre l’Espagne, les agences de notation sont préoccupées par la fragilité budgétaire de l’Irlande et du Portugal. Hormis cette zone, la Hongrie, la Lettonie et la Roumanie ont dû recevoir des volumes importants d’aide financière par l’UE.
L’Europe a-t-elle encore les moyens budgétaires de relancer l’économie ?
La situation grecque ne remet pas en cause les plans de relance menés ailleurs en Europe. Toutefois, les Vingt-Sept assurent qu’ils entameront un assainissement budgétaire « au plus tard en 2011 », « avec un effort d’assainissement annuel bien supérieur au chiffre de 0,5 % du PIB, conjugué à des réformes structurelles ».

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