Les résultats du vote des militants publiés hier n’ont pas pu départager les trois motions en présence sur la stratégie à adopter en vue des élections régionales de mars prochain.
Le NPA est-il en train de vivre sa première grande crise depuis sa naissance en janvier 2009 ? Publiés hier, les résultats du vote des 4500 adhérents (sur 8000 revendiqués) sur la stratégie à adopter pour les régionales de mars 2010 n’ont pas permis de dégager « une position majoritaire, explique Pierre-François Grond, membre du comité exécutif, il y a un partage des voix assez équilibré entre les trois motions ». Approuvé par 36,3% des votants, le texte A signé par Olivier Besancenot et la direction ferme la porte à une alliance avec le Front le gauche. La motion C, qui milite au contraire pour des listes unitaires, recueille 31,5% des voix. Ce courant se voit ainsi renforcé au sein de ce parti où les tenants d’une position particulièrement sectaire (texte B) ont également obtenu un score non négligeable, avec 28,5%. La direction devra-t-elle s’allier avec cette minorité pour arriver à son but initial, au point d’être complètement imprégnée par le courant le plus réfractaire à l’union ? Tel n’est pas le scénario, selon Pierre-François Grond. « Nous préparons une motion de rassemblement qui tienne compte des deux autres textes ». Le conseil politique national du 13 décembre prochain « tranchera. Mais d’ores et déjà se dessine la possibilité d’avoir quelques accords unitaires dans six ou sept régions et des listes NPA partout ailleurs », ajoute le bras droit d’Olivier Besancenot. Il précise : « On aura 2/3 de listes NPA et 1/3 de listes unitaires, essentiellement là où le PC envisage de partir avec le PS » dès le premier tour du scrutin. Pierre-François Grond a refusé de donner le vote en région parisienne, où visiblement le texte C l’emporterait. « L’Île-de-France a une dimension nationale, il n’y aura donc pas une exception dans cette région », assure-t-il. Les résultats du vote des militants montrent un parti largement fragilisé, confronté à une crise existentielle. Ce qu’explique à sa manière Leïla Chaïbi, membre du comité exécutif. « Quand la LCR s’est transformée en NPA, certains adhérents pensaient qu’il s’agissait-là d’une ouverture. Or, d’autres courants, avec une ligne dure et révolutionnaire, venant, entre autres, de LO ont compris autre chose. Du coup, on se retrouve avec des visions contradictoires au NPA. » La jeune animatrice de l’Appel et la pioche s’est prononcée pour des listes unitaires, alors qu’elle s’était exprimée, lors du débat sur les européennes, en faveur du « cavalier seul », à l’image de la grande majorité des congressistes.
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