« Place au peuple» pouvait-on lire sur les affiches.
Le peuple militant était là, ce matin, au rendez-vous de 10 heures à la Halle Clemenceau de Grenoble pour le meeting de leur candidat déclaré à la présidentielle de 2012.
Un meeting qui a clos le week-end de débats qu’a constitué le Remue-méninges à Gauche. Le Front de Gauche a choisi Grenoble pour son université d’été quand le PS était à La Rochelle.
Les drapeaux rouge et blanc flottent aux vents et celui qui en secoue un, porte un tee-shirt où l’on peut lire au dos le désormais classique “Casse-toi pov’con” qui marque ce quinquennat.
Dans cette salle au mauvais son de hall de gare, la sono crache “on ne lâche rien !” et les mains chauffent la salle avant l’arrivé de leur tribun. Ambiance manif’.
Jean-Luc Mélenchon a d’abord laissé ses partenaires politiques s’exprimer. Clémentine Autin donnant du “cher amis, chers camarades”, s’énerve contre le pouvoir en place entre deux témoignages projetés sur grand écran. Le communiste Pierre Laurent est là aussi.
Et puis l’eurodéputé est arrivé, décontracté. “Son” peuple était là, debout, à l’acclamer « tous ensemble, tous ensemble, front-de-gauche ! ». Le candidat de l’alliance PCF-Parti de Gauche et parti unitaire, semble avoir pris un nouveau virage. Affûté mais moins agressif. « Cette élection est une chance et non une corvée ». Il met en garde les puissants et dominants : « Si vous nous enfermez les uns et les autres dans des caricatures pour transformer cette élection en une pitrerie, vous verrez se lever les vents violents dont vous n’avez pas idée aujourd’hui!». Il pique le PS -« cette primaire n’est pas mon affaire »-, et notamment François Hollande -« il a fait preuve de cynisme pendant la crise»-, pour ensuite lui tendre la main en lui priant d’accepter le débat. Avec le PS, c’est la gifle avant l’accolade.
"Je vous promets un automne de combat!"
Surtout, le candidat de la gauche de la gauche donne la priorité au peuple qui doit être acteur et seul souverain de son destin. « Votre tache sera de résister, de lutter, de vous mobiliser et n’attendez pas 2012, n’attendez pas les consignes !» a-t-il lancé avant de promettre « un automne de combat, cette campagne sera pour nous un moment de révolution citoyenne», prenant parfois des intonations gaullistes. Il rêve d’un mouvement populaire à l’image des “indignés” du monde entier.
L’actualité lui sert les arguments sur un plateau avec les mots (ou maux) du moment : “austérité”, “dette”, “finances” et “règle d’or” “la dette”. Et s’adressant au PS : « Êtes-vous d’accord que le revenu du capital soit taxé à égalité avec le revenu du travail ? Nous, on peut ».
C’est le poing levé, entonnant l’internationale, la Marseillaise que Jean-Luc Mélenchon a terminé son discours.
par Saléra BENARBI
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