Au lendemain de l’appel au départ du président syrien par les puissances occidentales, la Russie a apporté son soutien à Bachar Al-Assad. Vendredi, la France s’associe à la proposition de saisine de la Cour pénale internationale quant à la situation en Syrie, contenue dans un rapport du Haut commissariat aux droits de l’homme. Pendant ce temps-là, des Syriens continuent d’être tués par les forces de sécurité sur régime, alors que l’opposition s’organise davantage.
Après l’annonce des sanctions américaines à l’encontre du régime syrien, hier, les ambassadeurs européennes devaient se réunir vendredi pour leur emboiter le pas. L’Europe, qui achète 95% des exportations en pétrole de la Syrie, peut jouer un rôle important dans le conflit, par le biais de sanctions économiques. De plus, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France et le Portugal ont annoncé vouloir obtenir une résolution de l’Onu peu ou prou similaire aux sanctions prises contre le Lybie, à savoir un embargo sur les armes, un gel des avoirs syriens et une interdiction de voyager à l’encontre de certains responsables du régime. A l’encontre de ces nouvelles annonces, la Russie, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et fournisseur d’armes de la Syrie, a annoncé qu’elle aurait recours à son droit de Veto contre toute résolution allant à l’encontre du régime syrien. « Nous estimons que c'est maintenant qu'il faut donner du temps au président Assad pour qu'il puisse mettre en place les réformes annoncées » a déclaré un membre du ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence Interfax. Cela fait évidemment référence à l’annonce faite jeudi par le président Al-Assad de cesser toutes les opérations militaires.
Autre annonce, "La France apporte un plein soutien aux recommandations contenues dans le rapport du Haut commissariat aux droits de l’homme et s’associe en particulier à sa proposition de demander au Conseil de Sécurité de saisir la Cour pénale internationale", a déclaré la porte-parole adjointe du Quai d'Orsay, Christine Fages. Le rapport, rédigé par treize experts des droits de l'homme mandatés par la Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi Pillay, a été présenté jeudi au Conseil de sécurité à New York lors d'une réunion consacrée à la Syrie. Mme Pillay a déclaré que le Conseil devrait envisager de saisir la CPI en vue d'une enquête sur d'éventuels crimes contre l'humanité en Syrie. Elle a souligné ensuite à la presse qu'à en juger par les réactions du Conseil, cela avait "peu de chances" d'aboutir. Mais malgré les annonces du président syrien, des morts sont à déplorer.
Dans la semaine, l’opposition avait procédé à une unification de ses forces, afin « d’aboutir à la chute du régime de Bachar al-Assad et à l'établissement d'un Etat démocratique ». « L’instance générale de la révolution syrienne », fruit de la fusion de quarante quatre groupes et formations de l’opposition, a organisé des manifestations dans l’ensemble du pays, en ce troisième vendredi de Ramadan. Selon, L’observatoire syrien des droits de l’homme, quinze personnes au moins auraient été tuées, lors des manifestations organisées sous le signe de ralliement « les prémices de la victoire », en référence aux annonces internationales de la veille.
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