A l’instar des croissances espagnole et française, la croissance allemande du second trimestre est très inférieure aux prévisions, stagnant à 0,1%, a annoncé l’Office des Statistiques (Destatis). Cette annonce intervient alors que la chancelière allemande s’apprête à rencontrer Nicolas Sarkozy, cet après-midi, pour aborder la crise de la dette en Europe.
L’Allemagne fait tout juste mieux que la croissance française, nulle au second trimestre. Pourtant, le début d’année avait coïncidé, chez la première puissance économique européenne, à une reprise économique exceptionnelle. La croissance allemande au premier trimestre avait été évaluée à +1,5% par Destatis, puis réévaluée à 1,3%. Et si les économistes interrogés par Dow Jones Newswires pressentaient un ralentissement de la croissance allemande au second trimestre, tablant sur une hausse du PIB de 0,5% par rapport au tonitruant premier trimestre, ils n’envisageaient tout de même pas une croissance aussi terne. Ces annonces, qui interviennent alors que l’on apprend que la croissance espagnole n’est que de 0,2%, ont donc été mal reçues dans le milieu des affaires et de la finance. De mauvaise humeur, les bourses européennes ont donc de nouveau ouvert à la baisse, ce mardi.
Ces chiffres en baisse sont la conséquence, notamment, de l’apport négatif du commerce extérieur au PIB allemand. L’Office des statistiques a en effet souligné que les exportations avaient été dépassées par les importations en Allemagne, pourtant habituée à étrenner des chiffres du commerce extérieur flamboyants. "La consommation privée ainsi que les investissements dans le bâtiment ont aussi freiné l'économie", signale Destatis. Toutefois, la croissance allemande, sur l’année, s’établit aux alentours de 2,8%. Cette performance est aussi en-deçà des 3,2% initialement prévus.
Alors que le président français et la chancelière allemande vont se rencontrer cet après-midi à Paris, les plans de « superaustérité » qui risquent d’être adoptés, dans le sillage des directives lancées à l’Italie, sont loin de faire l’unanimité, notamment pour Dominique Plihon. Le président du conseil scientifique d'Attac, dans une interview accordée à l'Humanité, ce mardi, a céclaré que "la crise actuelle montre l'échec des politiques d'austérité qui ont été mises en oeuvre après les plans de relance". De son côté, Merkel persiste dans la voie de l'austérité, de concert avec Sarkozy, s'apprêtant à mettre en condition l'opinion et les marchés financiers, par le biais de leur rencontre imminente. Merkel a déjà prévenu : le système des euro-obligations ne sera pas mis en place. En effet, s’il serait favorable aux économies modestes de l’Union Européenne, qui pourraient par là même bénéficier de crédit à des taux plus abordables qu’à l’heure actuelle, il serait surtout préjudiciable financièrement à l’Allemagne. Pendant ce temps-là, les marchés continuent de paniquer.
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