Alors que nos dirigeants n'ont d'yeux que pour les sautes d'humeurs des marchés, la crise frappe durement les travailleurs. Le stress et la peur de perdre son emploi font craindre à un pic de suicide à venir.
Souffrance au travail et crise forment un cocktail dangereux: c'est en substance ce qu'ont souligné des experts lors d'une journée nationale de l'écoute organisée cette semaine à Paris par S.O.S Amitié, certains allant jusqu'à redouter un "pic de suicides". Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à regarder ce qui se passe en Grèce, pays qui subit la crise de plein fouet, et où le nombre de suicides a augmenté de 40% au premier semestre 2011 comparé aux six premiers mois de 2010, selon une étude du Lancet. Étude qui note une augmentation des suicides dans l'ensemble des pays d'Europe depuis 2008. (voir à ce sujet : Une étude dénonce les ravages de la crise sur la santé des Grecs)
L'ex-médecin urgentiste Philippe Rodet, aujourd'hui reconverti dans le conseil aux entreprises, s'est dit "assez inquiet, parce qu'on va avoir une intersection entre deux phénomènes pour la première fois à ma connaissance dans notre Histoire: deux crises qui vont se superposer". Selon ce spécialiste du stress, une crise entraîne "une véritable souffrance" dont l'expression "est maximale trois ans après", ce qui a notamment été observé après la crise de 1929, avec des "pics de suicides en 1932".
"En 2011, trois ans après 2008, on traverse une phase très difficile et il y a de nouveau une crise qui apparaît, et j'ai très peur de l'intersection de ces deux phénomènes" s'inquiète-t-il. "Le point culminant, je pense qu'il est devant nous, qu'il est proche, et qu'il va demander une vigilance particulière", a-t-il insisté. .Philippe Rodet précise par ailleurs que les suicides ne sont que "la partie émergée de l'iceberg" des problèmes de souffrance au travail. "Si on compte le nombre d'infarctus dans les entreprises où il y a beaucoup de suicides, ces entreprises sont mal parties".
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