Si cela peut rassurer les plus anxieux, dans les faits, la note de la France est déjà baissée. Depuis aout, l’écart entre les taux d’intérêts d’emprunt à 10 ans (spread) de la France et l’Allemagne s’est accru pour atteindre presque 2 %. Et de fait, malgré le même triple A pour les deux pays, Les taux de la France sont 2 fois plus élevés que ceux de l’Allemagne. La dégradation est déjà là.
L’agence de notation veut globalement dégrader d’un cran tout le monde. Dont les 5 autres pays européens notés AAA, à savoir l’Allemagne, l'Autriche, la Finlande, les Pays Bas et le Luxembourg. La France, elle, baisserait de 2 crans, à AA. Ce qui ne changerait pas forcément de beaucoup les taux d’intérêts français à court terme, mais qui signerait une réelle défaite du politique, prouvée par cette sentence de Sarkozy il y a quelque temps : « Si on perd le triple A, je suis mort ».
Et logiquement, après avoir placé sous surveillance négative tous les pays de la zone euro, S&P fait de même avec le FESF, le Fonds européen de stabilité financière.
L’agence de notation a bien choisi son moment : à quelques jours du sommet européens, les pays vont redoubler d’ardeur à s’enfoncer dans l’austérité et la récession.
Dans l’Humanité du mercredi 7 décembre : notre analyse sur la menace des agences de notation à l’approche du sommet européen, le décryptage de l’agitation de Baroin et un entretien avec un économiste atterré qui nous expliquera pourquoi l’Europe persiste à s’enfermer dans l’austérité.
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