Le ministre de l’Intérieur refuse la nationalité française
au journaliste, au nom de griefs faisant de lui un terroriste.
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Hernando Calvo Ospina, écrivain et journaliste, vient d’ajouter à son CV une lettre lourde de menaces sortie tout droit du ministère de l’Intérieur et des services de Claude Guéant. Hernando, non content de se voir refuser la nationalité française, doit avaler tout cru ladite lettre, la mâcher jusqu’à ingérer d’incroyables griefs faisant de lui un terroriste en puissance.Pour signer la pétition de soutien au journaliste, cliquez sur le lien au bas de l'article.
Hernando n’est pas né en France mais en Colombie. Il vit à Paris où il est réfugié politique depuis 1986. Il travaille ici, c’est un citoyen du monde, il collabore d’ailleurs au Monde diplomatique, réalise des documentaires pour la BBC, Arte, a publié des livres, dont plusieurs au Temps des cerises, sur Cuba et la Colombie. Il a deux enfants, sa compagne est française. Après vingt-cinq ans, rien, nada, pas la moindre reconnaissance, seulement un « Tais-toi et respire » comme l’écrirait lui-même Hernando en lançant son projet solidaire d’aide à l’écriture. Dans le courrier, daté du 22 septembre dernier, que lui a adressé au nom du ministre de l’Intérieur le sous-directeur de l’accès à la nationalité française, il lui est reproché d’entretenir « des relations avec la représentation cubaine à Paris ». Comme si la France était en guerre contre l’île caraïbe et qu’il n’y avait pas d’ambassade cubaine à Paris. À croire que nos diplomates n’ont aucun échange avec leurs homologues cubains et que les journalistes n’entrent jamais au 16, rue de Presles, où est située la représentation cubaine. Accusation suprême, sa « proximité avec l’idéologie castriste ». Visiblement une grossièreté, voire un délit d’opinion, au pays des droits de l’homme et du citoyen. Hernando est retourné en Colombie pour rencontrer les Farc, « à l’occasion de vos activités de journaliste », précise la missive dont l’auteur semble avoir une conception particulière de la profession. Journaliste Ospina tes papiers !
Enfin, une info supplémentaire que nous savions déjà : Hernando fait partie d’une liste noire américaine lui interdisant le survol de l’espace aérien des États-Unis. En avril 2009, alors qu’il se rendait au Nicaragua pour un reportage, il avait appris qu’il figurait sur cette « No Fly List » et, du fait de sa présence, son vol Paris-Mexico avait été détourné vers la Martinique à la demande des autorités américaines. Air France leur avait communiqué la liste des passagers. Paris, docile, n’avait pas bronché. Une atteinte à la liberté – de l’individu, de la presse, d’opinion – insupportable que dénoncent les éditions Le Temps des cerises en demandant que le gouvernement français accorde la nationalité française à Hernando.
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