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Plusieurs villes françaises ont adopté des arrêtés antimendicité ces derniers mois. En Allemagne, l’installation d’une clôture pour empêcher des sans-domicile de camper sous un pont de Hambourg a suscité des protestations. Partout, les sans-logis sont poussés hors des centres-villes par des grillages, des amendes ou des milices privées. Une véritable chasse aux pauvres.
Le 17 octobre, la ville de Marseille a pris un arrêté antimendicité pour la quasi-totalité de son centre-ville. Quelques jours plus tôt, la préfecture de Paris a interdit de mendier sur les Champs-Élysées. D’autres mesures du même type ont été prises par les maires de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et de La Madeleine (Nord). La municipalité de Beauvais (Oise) a même eu l’idée d’assigner au tribunal des sans-papiers installés sous un pont !
Ce genre de mesures n’est pas le propre de la France. À Hambourg, deuxième ville allemande, la municipalité du quartier de Saint-Pauli a déboursé 18 000 euros début août pour ériger un grillage autour du pont Kersten-Miles, où campaient des sans-abri. Après de vives protestations, la clôture a finalement été retirée fin septembre. Mais les occupants sont toujours priés de quitter les lieux.
La chasse aux sans-toit va probablement se poursuivre ailleurs en Allemagne. Depuis le 1er novembre, la Deutsche Bahn (le principal opérateur ferroviaire) dispose d’un « droit spécial d’utilisation » des terrains alentour de la gare. Contre paiement d’une taxe, la société des chemins de fer a ainsi récupéré le droit de jouissance sur une zone jusqu’ici publique. Des firmes de sécurité privées peuvent maintenant décider d’en expulser qui elles souhaitent. Cette procédure pourrait être étendue à d’autres gares dans d’autres villes. Pour Stefan Karrenbauer, travailleur social au journal de sans-abri hambourgeois Hinz & Kunzt, la clôture du pont est « une première dans le pays ». Mais les tentatives diverses de bannir les sans-domicile de la ville « reviennent régulièrement ».
22 000 personnes à la rue
En Allemagne, plus de 240 000 personnes n’ont pas de logement fixe [1], selon les derniers chiffres publiés en novembre par le groupement d’associations BAWG (Bundesarbeitsgemeinschaft Wohnungslosenhilfe). C’est 10 % de plus qu’en 2008. 22 000 personnes se retrouvent véritablement à la rue.
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