Plus que quatre jours pour s’inscrire sur les listes électorales afin de pouvoir voter en 2012 pour la présidentielle et les législatives. Les mairies ont mis en place des dispositifs pour absorber les dernières demandes, en dépit de toute campagne nationale de sensibilisation, contrairement à 2006.
À sonder la file d’attente dans le hall de la mairie de Saint-Denis (93), on comprend mieux pourquoi le pouvoir fait le service minimum sur l’inscription sur les listes électorales. Car, pour Sophie, trente-six ans et première inscription en poche, cette fois, «il faut que ça change», ça suffit la galère pour cette secrétaire médicale, «ces dernières années j’ai vraiment senti que ma situation se détériorait». Envolées ses préventions à l’égard des «politiques» rangés auparavant dans le même sac. Elle veut du changement mais tempère aussitôt : «Enfin, j’en espère.» Sophie sait en tout cas pour qui elle va voter ; ainsi, la démarche d’inscription n’est pas le préalable à l’intéressement à la vie politique, elle en est le prolongement. Entre les simples retardataires pour cause de déménagement en cours d’année (les plus nombreux) et les jeunes passés au travers du système d’inscription automatique (qui suppose de s’être fait recenser pour la journée défense et citoyenneté), c’est de 130 à 140 inscriptions quotidiennes qui sont réalisées dans ces tout derniers jours à Saint-Denis.
À l’heure de l’abstention galopante, de grands mots résonnent pourtant dans ce hall de mairie ; s’inscrire et voter, c’est un «devoir moral», dit Kalidou (vingt-deux ans), comme une évidence oubliée. «Un droit auquel je tiens depuis que je suis française», poursuit Kea, vingt-sept ans. Qui n’a pas encore arrêté son choix, mais laisse volontiers entendre que ce ne sera pas pour renouveler le bail du locataire de l’Élysée.
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