Alors que le patronat refuse toujours de négocier avec les agents de sûreté en grève depuis cinq jours, le gouvernement, par la voix de son ministre de l'Intérieur propose de faire appel aux forces de l'ordre pour remplacer les grévistes. Le dialogue social à la sauce Guéant...
"Dès demain, on veut que les départs se fassent normalement. Le gouvernement veut assurer le départ des passagers à tout prix", a déclaré mardi le ministre des transports Thierry Mariani. Qu'à cela ne tienne, le ministre de l'intérieur Claude Guéant a la solution, il a "donné des instructions très claires" à la police et à la gendarmerie pour qu'elles se substituent, "si besoin", aux agents de sûreté grévistes dans les aéroports. Les fonctionnaires de la police aux frontières (Paf) et les militaires de la gendarmerie des transports aériens (GTA) seraient mobilisés, avec le renfort éventuel de CRS et de gendarmes mobiles. La manière forte au lieu d'imposer au patronat l'ouverture de négociations...
La CGT parle de "coup de force contre le droit de grève", la fédération des services CFDT dit elle "regretter que ces relents poujadistes à visée électorale prennent le pas sur les difficultés rencontrées pour une profession où le dialogue social est difficile". Le premier syndicat de policiers, Unité police SGP-FO, s'oppose aux recours aux forces de l'ordre pour remplacer les agents de sûreté grévistes,"les policiers n’ont pas vocation à devenir des briseurs de grève" a déclaré Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat.
Ce conflit a également relancé le débat sur le droit de grève dans les transports, le gouvernement plaidant pour que soit transposé à l'aérien le dispositif en vigueur dans les transports terrestres. Une proposition de loi UMP visant à rendre obligatoire la déclaration individuelle d'intention de faire grève 48 heures à l'avance dans le transport aérien de passagers, sera examinée à l'Assemblée le 24 janvier. La CGT, dans un communiqué parle "d'atteintes intolérables contre le droit de grève que voudraient imposer le gouvernement et diverses personnalités à l’occasion du conflit qui oppose les salariés chargés de la sûreté dans les aéroports et le patronat de ce secteur".
Les syndicats des entreprises de sûreté, qui emploient 10 000 salariés (ICTS France, Securitas, Brink's, Alyzia Sûreté, I Sec, Vigimark, Samsic, Serris, Securus) réclament l'ouverture de négociations sur les conditions de travail et les salaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire