par Patrick Le Hyaric
Cette campagne électorale préparatoire aux élections présidentielle et législatives devrait être l’occasion d’un débat politique de haute tenue et de haut niveau. C’est la situation gravissime du pays, de l’Europe et de la planète qui l’impose. Derrière l’écorce de l’actuelle crise du capitalisme financier mondialisé, surgit une véritable crise de civilisation. Peut-être que, pour la première fois depuis très, très longtemps, un processus de régression, porteur de dé-civilisation est à l’œuvre. Cela fait se poser à chacune et chacun de grandes questions fondamentales. Les forces politiques, les candidats devraient se saisir de l’occasion pour de vrais débats d’options et de sens, en y associant le maximum de citoyennes et de citoyens. Ce n’est pas ce qui se passe ! Ici, un ministre en est à demander le retour de l’uniforme à l’école. Là, un autre vient de mettre à jour une autre trouvaille : supprimer le mot « mademoiselle » sur les documents administratifs. Ailleurs, l’avenir de nos écosystèmes se réduit à un marchandage électoral, à l’abri de la première concernée, la population. C’est pitoyable ! Et tout ceci explique que seulement 13% de nos concitoyens font confiance aux partis politiques, alors que l’intérêt pour la politique augmente, passant de 55 % en décembre 2009 à 60 % aujourd’hui. Cet intérêt se manifeste dans le mouvement mondial des indignés qui rejette le système, comme il se reflète dans le mouvement de recherche d’émancipation dans les pays arabes, comme il s’est révélé dans le puissant mouvement contre la réforme des retraites ou encore à l’occasion des élections cantonales et sénatoriales.
Dans chacun de ces moments, deux constantes dominent : l’aspiration à l’unité et la recherche de solutions neuves pour changer et en sortir. Conscient du puissant rejet d’un système où l’argent domine tout contre les êtres humains, le Président de la République s’acharne à faire dériver le débat, précisément pour tenter de mettre l’organisation capitaliste de la société hors d’atteinte de l’intervention citoyenne, quitte à faire glisser la dispute politique dans les marécages du populisme et de la dénonciation calomnieuse. Ainsi, il accusait la semaine dernière des assurés sociaux d’être des « voleurs » et des « fraudeurs », sans jamais dire un mot des dettes des grandes entreprises aux caisses de la sécurité sociale et en cachant que les énormes revenus financiers ne versent rien aux caisses de protection sociale.
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