En meeting jeudi soir en Gironde, le candidat du Front de gauche a fustigé le discours du chef de l'Etat à Toulon et mis en garde les socialistes contre «l'alliance au centre, un déguisement de l'alliance avec la droite».
«Nous aussi on va dire la vérité!» Fin du discours de Nicolas Sarkozy à Toulon, Clémentine Autain s'attarde au bar de la Médoquine, salle de concert de Talence, dans la banlieue de Bordeaux. La militante féministe, en campagne avec Jean-Luc Mélenchon, promet une réponse ferme du candidat du Front de gauche à la présidentielle. A l'extérieur, Mélenchon attaque, devant les caméras, «un discours totalement défensif», un «spectacle déplorable de dissertations socio-économiques devant une foule excitée de réactionnaires.» Le ton de la soirée est lancé.Dans la salle, 2500 personnes, drapeaux rouges déployés, attendent leur champion debout. Un coup de Bella ciao et voilà Mélenchon, accompagné de Pierre Laurent, numéro un du Parti communiste et de Clémentine Autain, qui rejoignent la scène. «Merci de vous être abstenu de crier mon nom», attaque Mélenchon au micro pour son meilleur discours depuis son entrée en campagne en juin. «La grande roue de l'Histoire s'est mise en mouvement et nous y prenons notre part», lance-t-il, d'un ton grave, abandonnant ce registre gaullien qu'il avait choisi en juin pour revenir dans ce registre oratoire estampillé «bruit et fureur» dans lequel il excelle.
«C'est son bilan dont il a fait la critique!»
Fustigeant un capitalisme qui «s'est survécu», Mélenchon s'en prend au discours du président de la République à Toulon «qui aurait pu tenir en une seule phrase: "Françaises, Français, je vous prie de m'excuser"». «C'est lui qui a organisé tout ça! C'est son bilan dont il a fait la critique! s'enflamme le député européen. C'est nous qui avions raison en 2005! C'est nous qui avons été les plus sérieux!»Deux ans jour pour jour après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l'ancien sénateur socialiste met en garde contre «la pente prise par la logique prise» en Europe qui «nous amène de nouveau devant la question de la démocratie». «Le pire est à craindre, avertit-il. La paix en Europe n'est pas un état de nature. C'est le résultat politique d'une volonté politique.» Et pointant les «ferments de division et de haine» contre les étrangers, à l'intérieur et à l'extérieur des frontières, il affirme que c'est un «très mauvais service rendu à la paix et à l'idée même d'Europe de désigner la Grèce, l'Italie, le Portugal et l'Espagne sous le nom de ''Pigs'' qui en anglais veut dire cochons!»
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