EDF,
sur injonction du gouvernement, a décidé de lancer une demande
d’abrogation de l’autorisation d’exploiter le site de Fessenheim au
prétexte qu'elle est selon les mots de F. Hollande "la plus vielle
centrale du parc". Cette décision, prise en fin de quinquennat en vertu
d'un accord passé en 2012 entre le PS et EELV, n' a aujourd'hui aucune
cohérence, ni industrielle, ni écologique, ni de sûreté.
Cette
centrale a bénéficié récemment d’importants investissements de
plusieurs centaines de millions d’euros pour améliorer sa sûreté
conformément aux exigences de l'ASN. Elle est très largement amortie et
fournit une électricité à faible prix de revient. L'Agence de Sûreté
Nucléaire (ASN), à laquelle le gouvernement devrait d'aiileurs accorder
plus d'attention et de moyens, tout comme à l’IRSN, a confirmé qu’il n’y
a aucune raison, du point de vue de la sûreté, de fermer Fessenheim.
Sur
le plan environnemental, cet arrêt posera plus de problèmes qu'il n'en
résoudra. Avec les nouvelles obligations de la COP 21, l'Europe doit
réduire ses émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 70 % d'ici
2040, soit une réduction 50% pour la France. Ce qui implique une forte
augmentation (potentiellement un doublement) de la production
d'électricité dé-carbonée. En l'absence d'ambitions industrielles
énergétiques nouvelles, couplant énergies renouvelables et nucléaire,
il sera impossible d'atteindre cet objectif dans les délais souhaités.
Sur
le plan économique, la fermeture de Fessenheim conduira à de lourdes
pertes d'exploitation pour EDF, alors que l'entreprise est déjà
fragilisée par des choix incohérents et aventureux du gouvernement (
conditions d'absorption d'Areva, engagement dans le projet EPR d'Hinkley
Point en Grande-Bretagne ...) Alors qu'un rapport remis à l'Assemblée
nationale par les députés Goua (PS) et Mariton (LR) estime l'indemnité
pour fermeture anticipée à 4 miiliards d'euros dont 2 milliards pour le
groupe EDF, le gouvernement (l’Etat est actionnaire d’EDF à 84%) a fixé
l’indemnité à 400 M€, c'est-à-dire un montant définitif qui couvre à
peine le préjudice causé par la seule première année de fonctionnement !
Sur
le plan social, plusieurs milliers de salariés vont être impactés,
emplois directs et emplois induits dans le tissu économique des
alentours de la centrale.
Devant
tant d'incohérences, les salariés peuvent compter sur le PCF pour
défendre, avec eux, l’outil industriel énergétique du service public.
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