Accompagnés de François Ruffin, les anciens salariés de cette PME iséroise en liquidation, porteurs d'un projet de coopérative rejeté par le tribunal de commerce, n'ont été reçus par Macron qu'après qu'il a quitté Bercy.
Acclamé puis conspué. Lundi, à Paris, les «Macron président», scandés par les jeunes du mouvement En marche ! qui assistaient à un discours de l’ex-ministre de l’Economie ont été, quelques instants plus tard, éclipsés par un autre slogan. «Macron, si tu savais, tes beaux discours, où on se les met !» Un changement de registre dû aux ex-salariés d’Ecopla, société iséroise placée en liquidation judiciaire, qui accusent Emmanuel Macron de les avoir ignorés et avoir laissé pourrir leur situation pendant deux ans. Le ministre ne les avait pas reçus malgré de nombreux courriers; lundi l’ex-ministre n’a pu que s’en excuser. Une victoire purement symbolique.
«En 2012, quand il y a eu les premiers licenciements, on a découvert avec l’expert-comptable du comité d’entreprise que six millions d’euros avaient été retirés de la société», raconte aujourd’hui Christophe Chevalier, ex-salarié et délégué CGT. L’entreprise, qui fabrique depuis 1960 des plats en aluminium, est alors possédée par Jerry Ren, un entrepreneur sino-australien, et compte environ 200 salariés. «Il n’y avait plus assez de trésorerie pour acheter la matière première. En 2014, l’actionnaire a finalement sorti un business plan pour stabiliser l’entreprise mais on savait que c’était bientôt la fin», explique Christophe Chevalier. Avec 27 autres salariés, il décide donc de développer un projet de scop, une société coopérative dont les associés majoritaires sont les salariés, et propose au PDG de racheter l’entreprise. Refus de l’actionnaire qui assure pouvoir sauver l’entreprise. «Ça a duré deux, trois mois… pour l’image. Fin février 2016, on jouait aux cartes dans l’usine.» Les carnets de commandes sont pleins mais sans fonds pour acheter les matières premières, pas de boulot. Fin mars, après seulement trois semaines d’observation par un administrateur judiciaire, la société est finalement liquidée et les 77 salariés restants sont licenciés dans la foulée. Dans les caisses, seulement 27 000 euros.
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