L’aide internationale et les équipes de secours convergeaient hier vers Port-au-Prince, ou d’importants moyens ont été déployés pour assister ce pays ravagé par un séisme qui a fait des milliers de morts.
Témoignages, analyses, rencontre avec des Haïtiens de France … Un dossier spécial dans l’Humanité de vendredi.
Au fil des heures, le monde découvre l’ampleur de la catastrophe qui s’est abattue sur Haïti. Réalité dure et crue : des bâtiments effondrés, des cadavres jonchant le sol, Port-au-Prince ressemble à une ville complètement dévastée, notamment dans sa partie basse. Le séisme et ses répliques ont détruit des milliers, voire des centaines de milliers de vies, ainsi que tous les hôpitaux, écoles, habitations, immeubles et infrastructures. Aucune information n’est parvenue pour le moment concernant l’état des autres villes et villages du pays. La capitale abrite 2 millions d’habitants, dont un immense bidonville, Cité Soleil. Partout la même désolation, des amas de ferraille, de poussière et de béton.
Des milliers de personnes étaient hier encore prisonnières sous les décombres. Dans les rues, les corps extraits sont souvent alignés à même le sol, recouverts d’un drap. Faute de moyens, les survivants tentent de dégager des blessés à mains nues. Signe de la peur qui règne : des milliers d’Haïtiens paniqués ont tenté, la nuit dernière, de rejoindre les hauteurs de Pétion-ville, après une rumeur annonçant un tsunami. Pour la deuxième fois consécutive, les Haïtiens ont passé la nuit dehors, dans les rues ou les parcs, ne sachant plus ou aller. Ils ont sans doute perdu un ou plusieurs proches, n’ont plus d’eau potable, de provisions, d’électricité, de moyens de communication. Et plus de toit. Plus rien. Depuis mercredi, les chiffres les plus fous circulent sur le nombre des victimes. Le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, a craint un bilan « bien au-dessus de 100 000 morts ». Le président, René Préval, a évoqué « des milliers de victimes ». « Le Parlement s’est effondré […] des hôpitaux se sont effondrés. Certaines écoles sont remplies de cadavres », a-t-il dit sur la chaîne de télévision CNN. Hier, le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a fait état de « dizaines de milliers de morts » ; ils seraient 45 000 à 50 000, selon la Croix-Rouge haïtienne. Il faudra sans doute plusieurs jours avant de prendre toute la mesure de cette horreur.
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