Alors même que le projet de loi de finances prévoit la suppression de 16000 postes dans le secteur public à la rentrée 2010, que les accords Kouchner-Vatican rendent désormais possible la reconnaissance des diplômes délivrés par des universités confessionnelles, que l'existence de l'école maternelle est remise en question à travers la création de simples structures d'accueil privées, nous apprenons que le nombre de postes ouverts aux concours externes du privé (CAFEP-CAPES) est, cette année, multiplié par deux.
Tandis que le gouvernement organise la pénurie dans le public, il organise le renforcement du secteur privé: le nombre de postes au CAPES externe public est en diminution et reste largement inférieur au nombre de départs à la retraite, mais le nombre de postes proposés par le privé passe, quant à lui, de 569 à 1260. Le déséquilibre est particulièrement criant dans certaines disciplines : en philosophie, par exemple, le nombre de postes dans le privé est multiplié par 4 alors que le public ne propose plus que 32 postes.
L'existence d'une concurrence « libre et non faussée » entre l'enseignement public et l'enseignement privé est un mythe. Rappelons que c'est l'État qui rémunère les enseignants des établissements privés sous contrat et qui verse une dotation pour les personnels administratifs. Les collectivités locales sont contraintes de participer aux frais de fonctionnement de ces établissements en fonction d’un forfait calculé sur la base du coût moyen d’un élève dans le public. Ces postes ouverts dans le secteur privé sont donc financés par des fonds publics.
Il s'agit ni plus ni moins d'un nouveau cadeau consenti par le gouvernement au secteur privé pour une grande part confessionnel. Et d'un pas de plus vers la privatisation de l'enseignement.
Au lieu de garantir un enseignement public de qualité, le gouvernement n'a de cesse d'affaiblir l'institution scolaire et entérine la destruction de l'école républicaine. L'Ufal appelle le gouvernement à mettre fin à la réduction du nombre de postes dans l'enseignement public et demande l'abrogation de la loi Debré de 1959.
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