Le Parti socialiste français semble désormais prêt à abandonner la retraite à 60 ans, ce qui pourrait changer la donne dans le débat sur la réforme du système de retraite ouvert par Nicolas Sarkozy.
Son premier secrétaire, Martine Aubry, s’est déclarée prête à participer aux discussions proposées par l’Elysée, qui débuteront le 15 février lors d’un sommet social à l’Elysée, à condition que soit examinée la question des métiers pénibles.
a déclaré qu’elle accepterait que l’âge légal de la retraite soit porté à 61 ou 62 ans, à condition "qu’on traite le problème de la pénibilité et qu’on traite le problème de l’activité des seniors".
Plusieurs dirigeants socialistes ont confirmé mardi cette prise de position qui rompt avec l’une des réformes emblématiques décidées par François Mitterrand en 1981.
Le député Manuel Valls s’est déclaré mardi sur France 2 favorable à un "pacte national" entre la majorité et l’opposition alors que sur France Inter son collègue Arnaud Montebourg se déclarait "favorable" à un "compromis national sur le dossier majeur" des retraites.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a d’ailleurs estimé mardi, lors de sa conférence de presse mensuelle, qu’il était possible "d’avancer significativement" sur le dossier des retraites, un sujet "beaucoup plus consensuel qu’on ne le dit".
Consensuel, vraiment ? La direction de la CGT a souhaité mardi la réunion "dès que possible" d’une intersyndicale sur les retraites et "les possibilités d’action unitaire" interprofessionnelle.
De fortes divergences, qui ne constituent pas pour autant une surprise, se sont exprimées cette semaine entre FO et la CFDT, la première étant hostile à l’allongement de la durée d’activité tandis que la seconde entend aborder le débat "sans tabou".
La semaine dernière, le président de la CFTC Jacques Voisin avait assuré que "l’intersyndicale n’est pas morte", souhaitant qu’elle serve "à nous donner les moyens de répondre à la crise".
Roland Muzeau, le porte-parole des députés communistes et apparentés, a lui aussi mis en garde contre ce qui se dessine.
"A l’unanimité nous dénonçons ce qui est entrain de se construire, à savoir l’existence d’un pseudo consensus entre la majorité présidentielle et le Parti socialiste qui a multiplié les déclarations ces derniers jours", a déclaré le député PC des Hauts-de-Seine dans les couloirs de l’Assemblée.
La durée de cotisation pour une retraite à taux plein a été portée de 40 à 41 ans dans le privé sous le précédent quinquennat, une mesure qui prendra pleinement effet en 2012 et qui équivaut déjà dans les faits à reporter l’âge de départ en retraite de certains salariés.
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