La
Fondation Abbé-Pierre dévoile ce mardi les conclusions de son rapport
sur le logement en France, portant un regard sévère les promesses non
tenues du gouvernement. Premier poste de dépense des familles, première
préoccupation des Français après l'emploi, le logement est le grand oublié de la campagne présidentielle.
Et pourtant : des plus démunis jusqu'aux classes moyennes désormais – et c'est un fait nouveau – une majorité de Français souffre de la folie des prix du logement. Notre
pays compte aujourd'hui 143 000 SDF, deux fois plus qu'il y a 10 ans.
C'est l'équivalent de la population d'une ville comme Angers,
Clermont-Ferrand ou Brest. Les sans-abris représentent, ensemble, la
vingtième plus grande ville de France. Voilà l'autre visage de la
cinquième puissance économique du monde.
Surtout,
la crise du logement se propage : la classe moyenne décroche violement
en France en raison du coût du logement, l'un des plus hauts d'Europe
(26,4 %) comme l'a relevé Eurostat en novembre dernier. Six millions de
Français dépensent plus de 35% de leurs revenus pour se loger chaque
mois. Consacrer plus d'un tiers de son salaire, c'est travailler plus
d'un tiers de la semaine pour payer son loyer : du lundi 9 heures
jusqu'au mercredi 14 heures. C'est surtout se serrer la ceinture et se
priver d'autres dépenses indispensables. De soins chez le dentiste, d'un
peu de vacances, d'une sortie avec les enfants, parfois de fruits et
légumes sains.
Dans
cette campagne présidentielle, nous voulons mettre le logement le cœur
des débats parce que la baisse du coût du logement est le levier pour
augmenter le pouvoir d'achat des Français.
Il
n'y a pas de fatalité. La crise du logement peut être enrayée, d'autres
pays européens y sont arrivés, à condition de volonté politique. Pour
cela, il faut tenir tête et tenir bon, appliquer la loi de réquisitions
des logements vides, construire des centres d'hébergement pour SDF,
partout y compris dans les quartiers les plus riches de France comme
dans le 16e arrondissement de Paris.
Nous proposons également de construire 200 000 logements publics chaque année, pendant 5 ans, en priorité dans les zones tendues. Nous
proposons un élargissement et un renforcement de l'encadrement des
loyers ainsi qu'une augmentation des taxes sur les logements vacants et
les résidences secondaires dans les régions en déficit de logements.
Nous souhaitons, enfin, une hausse des aides à la pierre pour soutenir
la construction.
Ian Brossat, responsable national logement au PCF
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