Les communistes et leurs élus sur le territoire du Grésivaudan analysent la politique et l'actualité locale départementale, nationale, européenne et mondiale
Le député-maire PCF de Dieppe (Seine-maritime), Sébastien Jumel, demande au gouvernement de "rechercher de manière urgente l’adoption de règles communes à tous les professionnels français et étrangers qui pratiquent la pêche à la coquille Saint-Jacques, après des heurts mardi entre pêcheurs français et britanniques, a-t-on appris mercredi.
"Nos pêcheurs français ont mis en place des méthodes de pêche artisanale afin de respecter la ressource. Mais ils se trouvent de plus en plus confrontés à des navires de pêche battant pavillons anglais, dont certains mesurent plus de 30 mètres, et qui pratiquent une pêche industrielle massive et irresponsable, érodant dangereusement les ressources de la mer", estime l’élu normand dans un courrier, posté selon M. Jumel mardi au ministre de l'Agriculture Stéphane Travert.
Le courrier, que l'AFP a pu consulter, est également signé par Nicolas Langlois et Laurent Jacques, maires PCF de Dieppe et du Tréport, deux importants ports de pêche normands.
Les pêcheurs normands, qui n'ont le droit de pêcher la coquille que du 1er octobre au 15 mai, demandent aux Britanniques, dont la pêche n'est pas réglementée dans le temps, de respecter le même calendrier au large des côtes françaises.
Mercredi, la Commission européenne, par la voix de l’un de ses porte-parole, a plaidé pour un règlement du litige "à l’amiable" entre les deux pays.
Le Brexit, s'il est dur, pourrait cependant mettre un terme au litige. "Normalement, après le 29 mars 2019, ils seront considérés comme un pays tiers et n'auront plus accès à ces zones-là", selon Dimitri Rogoff, président du comité des pêches de Normandie.
"Les choses ne sont pas si simples", a réagi de son côté Sébastien Jumel, interrogé mercredi par l'AFP. "Aujourd’hui, les pêcheurs du nord de la France réalisent 40% de leur pêche annuelle dans les eaux britanniques. Il ne faudrait pas que la pêche soit la grande perdante du Brexit".
Mardi, des incidents avaient éclaté en Manche "entre 5 bateaux anglais et 35 français" d’après les estimations de la préfecture maritime. "Les Français sont allés au contact des Britanniques pour les empêcher de travailler. Ils se sont frictionnés. Il y aurait eu des jets de pierres, mais sans blessés", selon M. Rogoff.
Entre fumigènes et injures, certains navires ont joué aux bateaux-béliers en fonçant sur d'autres, et trois embarcations présenteraient des trous dans leur coque, selon France 3 Normandie, qui a diffusé des images de l'altercation.
Plus de 1000 participants gonflés à
bloc et décidés à ne rien céder à Macron, une salle bondée pour
l'allocutionde Pierre Laurent, un débat sur le congrès du PCF, des
parlementaires présents en nombre, 90 ateliers, 100 intervenants, des
communistes très présents, une marche pour les services publics, une
chaîne humaine spéctaculaire devant l'Hôpital d'Angers, un meeting
devant le CHU avec Ian Brossat... C'est une université d'été marquante,
combative, festive et réussie que vient de tenir le PCF à Angers pendant
3 jours. Il y avait de la matière et des images à se mettre sous la dent! Et
pourtant, malgré la présence de quelques médias, dont France 3,
l'Humanité, l'AFP et quelques régionaux, c'est de nouveau le boycott
médiatique qui a dominé. Dans nombre de commentaires,
l'existence même de l'Université d'été du PCF a tout simplement été
zappée. Ce traitement bafoue le pluralisme et est inacceptable. Il
contrevient aux règles énnoncées par le CSA lui-même. Le
PCF proteste avec vigueur et demande au CSA de procéder à un bilan
rapide du traitement médiatique des Universités d'été pour que soit
établi avec transparence le temps de parole accordé aux différentes
formations qui ont tenu des Universités d'été. Ainsi les
citoyens pourront juger sur pièces et les conditions seront établies
pour interpeller les moyens d'information visant à corriger ces
inégalités.
Depuis des mois on savait cette décision en suspens. Nicolas Hulot ne pouvait plus se mentir, et a donc annoncé, ce jour, son départ du gouvernement. C'est un aveu d'impuissance et d'échec
Un aveu d'impuissance au sein d'un gouvernement et d'une majorité qui ne peuvent concevoir l'urgence d'un autre mode de développement, de production et de consommation respectueux du bien être des femmes et des hommes et des ressources naturelles. Cette urgence doit se traduire par de véritables priorités budgétaires en faveur des impératifs de la transition écologique.
Un aveu d'échec face aux défis écologiques, ici, en Europe et dans le monde, car il est incontournable de mener une politique de rupture avec le capitalisme. Or, la politique libérale de Macron a fait le choix des privilèges des premiers de cordées – celles et ceux qui se soucient le moins de l'avenir de la planète – aux dépens des couches populaires qui subissent le renforcement des inégalités sociales et environnementales au moment où la mobilisation de toutes et tous est incontournable.
Nicolas Hulot est un homme de conviction. Avec cette démission, il lance un appel à la mobilisation de toute la société afin d'imposer des choix de transformations sociales et écologiques. Nous en sommes et nous en serons !
850 millions d'euros par an, c'est le
montant que le gouvernement entend investir chaque année pour
l'entretien du réseau routier national. Un montant clairement
insuffisant. Un rapport remis récemment a démontré qu’il faudrait
investir 1,3 milliard par an. Le dogme de l'austérité budgétaire a
encore frappé et malgré le débat largement engagé ces dernières
semaines, les routes et ponts de l’État ne bénéficieront pas des moyens
nécessaires pour rattraper le sous-investissement des dernières
décennies.
L'ISF du nouveau monde, ce sont les "Infrastructures Sans Financements".
Lors du vote du budget 2019 et de la Loi
sur les Mobilités les parlementaires communistes proposeront des
investissements pour les voies ferrées, les ponts, les routes, les voies
d'eau et les voies cyclables à la hauteur des besoins. Soit 4 milliards
supplémentaires qui peuvent être financés par la création de nouvelles
ressources et le lancement d'emprunts garantis par la BCE.
À l’aube du 74e anniversaire de la libération de Villard-Bonnot, le 24 août 1944 (la place de Brignoud où est érigé le monument aux morts est ainsi désignée), on relève sur la liste des voies communales une rue de la Résistance et d’autres rappelant des lieux entrés dans l’histoire comme symboles de cette résistance au nazisme (allée du Vercors, rue de Stalingrad) et, évidemment, d’autres encore en référence aux combats et à la lutte de Villardiens tels le Commandant Evreux (Alphonse Manhaudier), Robert-Huant (alias Le Chat) et René-Bœuf (alias Fontaine) dont le complexe sportif de Brignoud porte le nom.
Par ailleurs, le lycée de la ville est le lycée Marie-Reynoard, une héroïne de la Résistance grenobloise (née à Bastia en 1897 et décédée à Ravensbrück (Allemagne) en janvier 1945). Agrégée de lettres, elle enseignait au lycée Stendhal de Grenoble.
On recense également des “nationaux” comme Missak Manouchian (mort fusillé à 37 ans au fort du Mont-Valérien, le 21 février 1944, poète français d’origine arménienne, militant communiste responsable de la section arménienne de la MOI et résistant commissaire militaire des FTP-MOI de la région parisienne), Désiré Granet (secrétaire de la fédération CGT du papier carton pendant le Front Populaire de 1936, fusillé avec 21 autres résistants communistes à Châteaubriant, le 22octobre 1941, en même temps que le jeune Guy Mocquet), ou encore Lucette Olivier (âgée de 19 ans, jeune ouvrière en soie à l’usine de Frayol au Teil en Ardèche, militante des jeunesses communistes, engagée très tôt dans la Résistance et tombée sous les balles nazies dans la nuit du 13 au 14 juillet 1943 appelant la population du Teil à célébrer, devant le monument aux morts, la fête nationale du 14 juillet).
Sans oublier, évidemment, la rue dédiée au Colonel Fabien (Pierre Georges), engagé dans les Brigades internationales à 17 ans, chargé par le Parti communiste de monter le premier groupe armé de résistance, réalisant, lui-même, à titre d’exemple, ce qui est considéré comme le premier attentat meurtrier contre les troupes d’occupation en tuant le 21 août 1941 un officier de la Kriegsmarine au métro Barbès – Rochechouart avant de participer à la libération de Paris. Il entre ainsi dans l’histoire.
Et puis, comme un vœu, une volonté, un autre combat, la commune a donné le nom de rue de la Paix à une de ses voies.
Avec
leur vente solidaire annuelle de fruits et légumes, PCF et Modef
démontrent, le temps d’une journée, que les classes populaires ne sont
pas condamnées à se priver de produits de qualité et à un prix juste.
Déguster
un gratin de courgettes, une tarte aux prunes ou même une salade de
tomates relève parfois du luxe pour des familles aux revenus modestes ou
des retraités aux pensions faibles. Mais, au pied des immeubles des
villes populaires d’Île-de-France comme sur la place de la Bastille, au
cœur de Paris, ils seront encore des milliers aujourd’hui à pouvoir
s’offrir des fruits et légumes frais, de qualité, et à des prix justes,
aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. En réalisant
leur initiative annuelle de vente à prix coûtant, la Confédération
syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti
communiste français réduisent, le temps d’une journée, la différence du
contenu des assiettes entre les couches sociales.
Les plus modestes, davantage victimes de diabète et d’obésité
Car, si la France est le 4e producteur de fruits et
légumes en Europe (après l’Espagne, l’Italie et la Pologne), tous ses
citoyens n’y ont pas accès de la même manière. Un rapport réalisé tous
les sept ans par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, et publié l’an dernier, démontre combien les habitudes
alimentaires sont un reflet saisissant des inégalités sociales. Dans ces
habitudes, la consommation de fraises, petits pois, tomates et
aubergines est davantage le fait d’individus ayant un niveau d’études
supérieur à bac + 4 que de leurs compatriotes ayant quitté les bancs de
l’école en primaire ou au collège, qui en mangent en proportions
moindres. Ces derniers, davantage touchés par le chômage ou occupant des
emplois d’ouvriers ou d’employés, perçoivent des revenus moins
importants. Leurs choix se portent davantage sur de la viande rouge,
pourtant peu bon marché, mais symbole de l’assiette des catégories
aisées, ou sur des pommes de terre et des produits issus de céréales,
jugés plus nourrissants. D’autant que, selon Faustine Régnier, docteur
en sociologie de l’alimentation à l’Institut de recherche agronomique
(Inra), les ménages modestes, qui consacrent une part importante de leur
budget à leur alimentation, sont plus sensibles aux variations des
prix. Or, saisonnalité oblige, les prix des fruits et légumes frais
passent parfois du simple au double en quelques mois sur les étals. Le
résultat de ces arbitrages contraints n’est pas sans conséquence sur la
santé, puisque les Français aux revenus modestes sont davantage victimes
de maladies cardio-vasculaires, de diabète ou d’obésité.
Pourtant, les pouvoirs publics avaient bien initié une
campagne choc, il y a une quinzaine d’années, avec l’ordre intimé de
consommer cinq fruits et légumes par jour. Depuis, si le slogan a été
intégré par une majorité de Français, les études s’accordent à constater
que le conseil n’est pas suivi. À tel point que, depuis dix ans,
l’obésité reprend sa progression. Selon le Centre de recherches pour
l’étude et l’observation des conditions de vie, la proportion d’enfants
en surpoids ou obèses était de 19,8 % en 2017, contre 15,8 % en 2007,
avec une surreprésentation de « 35 % dans les foyers avec moins de 9 900
euros annuels par unité de consommation ». Ceux qui précisément font
l’impasse sur les fruits et légumes frais. C’est dire si la seule
injonction, voire la culpabilisation des consommateurs, ne suffit pas à
modifier leur comportement alimentaire. D’autant que les messages de
recommandation ne sont pas entendus de la même manière selon les
catégories sociales. Dans les foyers modestes, la priorité est plutôt
donnée au goût et à l’abondance, tandis que, chez les plus aisés,
l’alimentation est davantage associée à la santé.
Aux Restos du cœur, les melons, radis, courgettes… sont prisés
Force est d’ailleurs de constater que les qualités
organoleptiques des fruits et légumes proposés en grande surface ne sont
pas au rendez-vous, contrairement à celles des produits que l’on peut
se procurer sur les marchés de producteurs et dans les magasins bio.
Pour Catherine Richard, directrice de recherche à l’Inra d’Avignon
(Vaucluse), les sélections génétiques des fruits et légumes
majoritairement consommés portent davantage sur leur résistance aux
maladies et aux ravageurs et sur leur facilité à être transportés plutôt
que leurs qualités nutritives. Ainsi, des tomates récoltées tournantes
(orangées) par le producteur et passées par une succession de chambres
froides n’auront pas le même goût que les mêmes tomates récoltées mûres
et vendues peu de temps après. L’une et l’autre ne contiendront pas non
plus le même taux de lycopène, ce nutriment qui prévient le cancer de la
prostate et que l’on trouve dans les tomates récoltées mûres. Là aussi,
les inégalités se retrouvent dans l’assiette.
Pourtant, chez les plus précaires aussi les fruits et
légumes sont également prisés, dès l’instant qu’ils y ont accès. Aux
Restos du cœur, on constate que, lors des distributions de denrées
alimentaires, bananes, melons, radis ou courgettes ont toujours du
succès. Signe que le revenu est un facteur décisif dans le contenu de
l’assiette.
Mais Arnaud Faucon, secrétaire national de l’Indecosa CGT,
rappelle que, même quand les couches populaires pourraient avoir accès à
des fruits et légumes, ceux-ci sont d’une qualité inférieure à ceux qui
garnissent les plats des catégories aisées. Et le syndicaliste de
pointer la culpabilisation que l’on fait subir aux consommateurs qui
devraient « bouger plus », manger « moins gras », ne pas gaspiller ou
consommer « plus de légumes ». L’Association pour l’information et la
défense des consommateurs de la CGT se bat d’ailleurs pour la
démocratisation de l’accès aux fruits et légumes, tout en rappelant que,
d’un côté, les producteurs sont contraints d’écraser leurs prix de
vente et, de l’autre, les citoyens sont soumis à des prix élevés.
Un encadrement des prix, qui puisse rémunérer le producteur
Une situation qui s’aggrave, selon Arnaud Faucon, avec la
concentration des centrales d’achats, symptômes du système capitaliste
monopolistique, qui rend captifs producteurs et consommateurs. Tout en
saluant l’initiative annuelle du Modef et du PCF qui se décline dans 80
points de vente en Île-de-France (voir encadré), il estime que, pour
permettre à tous de bien se nourrir, une augmentation des salaires et
des pensions est nécessaire, ainsi qu’un encadrement des prix, qui
puisse rémunérer le producteur et permettre au consommateur de manger
équilibré. Un moyen d’inverser la tendance que défendent les
agriculteurs du Modef depuis longtemps et dont le PCF s’est emparé. Son
porte-parole, Olivier Dartigolles, explique que « ni les états généraux
de l’alimentation, ni la loi agriculture et alimentation telle qu’elle
est ne donneront de résultats en faveur des consommateurs et des
producteurs tant qu’il n’y a pas de remise en cause de la logique
dominante ». Pour le dirigeant communiste, l’accès aux fruits et légumes
pour tous est un enjeu de santé publique. Enjeu qui peut s’inscrire
dans un cercle vertueux où une plus juste rémunération du travail des
paysans remplacerait l’accaparement de la valeur ajoutée par les
intermédiaires. Pour y parvenir, une proposition de loi, retoquée en
2016, émanant des parlementaires PCF et visant à garantir le revenu des
agriculteurs tout en encadrant les marges de la grande distribution est
prête à être rediscutée.
Pôle
emploi vient de publier un premier bilan de « l’accompagnement
personnalisé des demandeurs d’emploi ». Il s’agit en fait du contrôle
renforcé prévu par la loi « pour la liberté de choisir son avenir
professionnel » !
A l’heure où une nouvelle négociation sur l’assurance chômage est sur le feu, Pôle emploi publie une synthèse du contrôle de recherche d’emploi que
la loi a prévu de renforcé en 2019 (ça a déjà commencé) en portant le
nombre de contrôleurs de 200 actuellement à 1 000 en 2020.
Ainsi la synthèse de Pôle emploi sur le contrôle des demandeurs d’emploi, nous apprend :
1.- actuellement 215 agents contrôleurs (1 000 en 2020) réalisent en moyenne 12 000 contrôles par mois,
2.- 71% des demandeurs d’emploi contrôlés « s’avèrent être à la recherche d’emploi »,
3.- 17% de demandeurs d’emploi contrôlés « ont été remobilisés dans la recherche d’emploi suite à un entretien personnalisé »,
4.- 12% des demandeurs d’emploi contrôlés « ont été radiés de
l’assurance chômage pour insuffisance de recherche d’emploi ». Ce
pourcentage se répartit ainsi : 8% de demandeurs d’emploi indemnisables
par l’assurance chômage, 15% indemnisés par le régime de solidarité et
19% non indemnisés.
Parlons-en de la radiation et des sanctions
. Le gouvernement envisage de les redéfinir ainsi en 2019 :
- ne pas justifier la recherche effective et répétée d’emploi, sauf
pour les demandeurs d’emploi de catégories D et E (en stage, en
formation, en arrêt maladie ou dispensés de recherche d’emploi) –
sanction = suspension de l’allocation pendant 1 mois au
premier manquement, 2 mois au second manquement, 4 mois au second
manquement + privation de droits
- refuser, sans motif légitime, deux offres raisonnables d’emploi = suspension
de l’allocation pendant 1 mois au premier manquement, 2 mois au second
manquement, 4 mois au second manquement + privation définitive de
l’allocation chômage
- refuser, sans motif légitime, toute formation ou d’aide à la recherche d’emploi proposée par les services de Pôle emploi = aucune sanction
- refuser, sans motif légitime, de répondre à toute convocation = 2 semaines de radiation
- refuser, sans motif légitime, de se soumettre à une visite médicale
des services médicaux de main-d’œuvre pour vérifier l’aptitude au
travail ou à certains types d’emplois = aucune sanction
- faire de fausses déclarations = 6 à 12 mois de radiation (inchangé). Le gouvernement présentera le nouveau barème, après discussion avec les partenaires sociaux. Les conseillers de Pôle emploi auront toute latitude pour appliquer ces sanctions, alors qu’aujourd’hui l’aval du préfet est nécessaire.
Les autres mesures envisagées
- Mise en place d’un journal de bord numérique. Actuellement, les inscrits à Pôle emploi doivent, tous les mois, actualiser leur situation en déclarant qu’ils cherchent toujours un travail, sans être obligés de détailler leur recherche d’emploi.
Dès janvier 2019, les demandeurs d’emploi devront tenir un carnet de
bord numérique dans lequel ils renseigneront chaque mois leurs actes de
recherche. Cet outil permettra de préparer les entretiens avec les
conseillers afin de les orienter vers l’action plutôt que vers le
diagnostic », explique Muriel Pénicaud. - Dernier mot au gouvernement. La réforme de
l’assurance chômage mettra en œuvre l’engagement présidentiel visant à
donner à l’État un rôle accru dans le pilotage du régime. En amont des
négociations, un document de cadrage sera transmis aux partenaires
sociaux, précisant la trajectoire financière à respecter et fixant, des
objectifs pour l’évolution des règles de l’Assurance chômage.
« Si la convention négociée manque à ces principes, l’État pourra
définir par décret les paramètres du régime », précise le gouvernement.
Et les demandeurs d’emploi dans tout ça ?
Rappelons que s’ils ont des obligations de plus en plus renforcées et surveillées, ils ont aussi des droits notamment sur les offres raisonnables d’emploi.
C'est de saison, tout demandeur d'emploi peut partir en
vacances ou en voyage jusqu’à 35 jours par an (samedis et dimanches
inclus). Il doit au préalable informer Pôle emploi par Internet espace
personnel ou par téléphone au 39 49 s’il part plus de 7 jours. Ne
pas oublier, s'il y a lieu, de prévenir son conseiller Pôle emploi pour
reporter l’entretien prévu... et de régulariser sa situation par
Internet aux dates prévues chaque mois.
Le 1er janvier 2019 les régimes de retraite complémentaire Arrco et Agirc fusionnent. Quel
impact sur les retraites des salariés et des cadres qui risquent de
subir un malus de 10% et des pertes de garantie de points ?
Les 10 points qui vont impacter les retraites des salariés et des cadres à compteur du 1er janvier 2019 : 1.- ça concerne celles et ceux né(e)s à partir de 1957, 2.- ainsi application d’un
coefficient de solidarité à tous les nouveaux retraités, nés en 1957 et
les années suivantes, remplissant les conditions du taux plein au
régime de base pendant les trois premières années de la retraite dans la
limite de 67 ans (*) soit 10% chaque année pendant 3 ans. Ce taux est de 5% pour celles et ceux assujettis à la CSG à taux réduit au moment de la liquidation de la retraite. Précisons que ce coefficiant dit de solidarité (en fait de
minoration) ne s'applique qu'aux retraites complémentaires, pas à la
retraite de base. Explications et exemples dans l'encadré ci-dessous. 3.- création d’un coefficient de majoration (genre
de bonus) pendant un an pour celles et ceux qui justifient avoir
prolongé leur activité pendant 8 trimestres ou plus au-delà de la date à
laquelle les conditions du taux plein sont remplies dans le régime de
base (*). Le taux de ce coefficient sera de 10% (12% pour 12 trimestres,
30% pour 16 trimestres). 4.- le calcul des points retraite complémentaire se
fait selon la formule : Points Arrco + (Points Agirc x 0,347798289) =
points Arrco-Agirc (le chiffre entre-parenthèses est susceptible d'être
modifié). 5.- la fusion des régimes Agirc-Arrco se traduit par la disparition des tranches 1et 2 Arrco et A, B et C Agirc. Elles seront remplacées par deux tranches dites T1 jusqu'auplafond-de-la-securite-sociale et T2 pour les rémunérations comprises entre 1 et 8 plafonds-de-la-securite-sociale 6.- la prise en charge des cotisations de ce régime unifié se
fait à 60% par l’employeur et 40% pour le salarié mais la part salariale
de la cotisation sur la tranche de rémunération comprise entre 1 et 8 Plafond de Sécurité sociale-PLSS sera augmentée (au 1er janvier 2019) de 0,56 point. Conséquence
: les cotisations salariales vont augmenter. Ce qui aura pour effet de
limiter leur baisse suite à la suppression des cotisations maladies et
chômage pour compenser la hausse de 1,7 point de la CSG.
La part patronale restera inchangée. 7.- sur cette base, les taux dits « contractuels » de
cotisation à la retraite complémentaire s’établiront à 6,20% pour la
tranche de rémunération dite T1 inférieure à 1 PLSS et à 17% pour la
tranche de rémunération (dite T2) comprise entre 1 et 8 PLSS.
A noter que les entreprises ou les branches professionnelles dont un
accord ou une convention de retraite prévoit un taux supérieur à 6,20%
peuvent continuer à le faire ou revenir à 6,20% à condition de verser
une contribution de maintien des droits. De même les accords existants
qui prévoient une répartition différente part patronale/part salariale
des cotisations peuvent rester en vigueur, 8.- comme depuis 2016, la revalorisation de la
valeur des points Agirc-Arrco aura lieu le 1er novembre de chaque année
et sera indexée sur l’évolution des prix à la consommation hors tabac,
diminuée de 1 point. Le salaire de référence (prix d’achat d’un
point retraite complémentaire) est fixé en fonction de l’évolution du
salaire moyen des adhérents des régimes Agirc et Arrco majorée de 2%, 9.- l'âge de la retraite complémentaire de réversion du régime fusionné Arrco-Agirc sera établi à 55 ans. 10.- la garantie minimale de points accordant 120
points aux cadres dont les salaires ne leur permettant pas de cotiser à
la complémentaire est supprimée. Rappelons que les cadres sont, depuis
2016 soumis à une CET (Contribution exceptionnelle temporaire) Agirc de 0,35% sur leurs salaires.
Qui est impacté par le malus sur la retraite complémentaire qui y échappe ?
Les salariés et cadres nés à compter du 1er janvier 1957 qui
prendront leur retraite complémentaire Arrco-Agirc, à partir de l'âge
légal de 62 ans jusqu'à l'âge du taux plein automatique qui est 67 ans,
seront impactés par un dispositif de malus/bonus sur le montant de leur
complémentaire.
Ce dispositif est le suivant :
- vous avez entre 62 et 67 ans, vous avez tous vos trimestres pour bénéficier du taux plein dans le régime de retraite de base (CNAV, CMSA etc.), vous subirez un malus (appelé coefficient de solidarité) de 10% pendant 3 ans sur le montant de votre retraite complémentaire. Ce taux est ramené à 5% pour celles et ceux assujettis à la CSG à taux réduit au moment de la liquidation de la retraite. Pas de malus sur la retraite de base.
Pour mesurer l'impact de ce malus, il faut savoir que la part de la
complémentaire Arrco-Agirc sur la pension de retraite totale (retraite
de base + complémentaires) est de 30 à 35% pour les salariés non cadres
et 55 à 60% pour les cadres!
- mais si vous attendez une année avant de partir, vous ne subirez
pas le malus de 10% par an pendant 3 ans sur votre retraite
complémentaire Arrco-Agirc et vous bénéficierez d'une surcote de 1,25% par trimestre dans la limite de 4 (soit 5%) sur le montant de la retraite de base (régime général).
Donc pour échapper au malus il faut travailler un an de plus au-delà de l'âge où vous avez acquis le nombre de trimestres ouvrant droit au taux plein
- par contre si vous attendez deux ans avant de partir à la retraite, vous bénéficierez d'un bonus
(surcote, majoration) de votre retraite complémentaire de 10% pendant 1
an (20% si vous retardez votre départ de 3 ans, 30% si vous le reportez
de 4 ans). S'ajoutera la surcote du régime de base de 1,25% par trimestre. Ne sont pas concernés par la minoration de 10% (ou 5%) par an pendant 3 ans du montant des retraites complémentaires :
- les salariés et cadres nés avant le 1er janvier 1957,
- les salariés et cadres qui demandent la liquidation de leur retraite à partir de 67 ans,
- les personnes exonérées de la CSG au moment de la liquidation de leur retraite,
- les personnes qui bénéficient d'une retraite anticipéedu
régime de base (carrière longue, handicap, amiante, inaptitude au
travail (pénibilité), anciens combattants ou déportés, mère de famille
ouvrière, - les salariés et cadres nés en 1957 et après qui remplissent les conditions du taux plein au
régime de base avant le 1er janvier 2019. Par exemple si vous êtes nés
en 1957, pour bénénficier de la retraite au taux plein il faut avoir
validé 166 trimestres. Si c'est le cas avant le 1er janvier 2019, il
n'est pas appliqué de coefficient de minoration. - les personnes en retraite-progressive qui bénéficient d'une fraction de leur retraite complémentaire.
Sergueï Oudaltsov, coordinateur de l’organisation russe « Front de Gauche » et membre actif du comité de campagne du candidat de gauche à la Mairie de Moscou, Vadim Koumine , a été condamné à trente jours de détention administrative pour avoir pris part à une manifestation autorisée contre le projet de « réforme » des retraites du gouvernement russe. Il a depuis entamé une grève de la faim. Cette arrestation arbitraire intervient dans le contexte de mobilisation croissante contre le démantèlement du système de retraites qui restait un des derniers héritages sociaux soviétiques, alors qu’une journée de mobilisation nationale se prépare pour le 2 septembre. Sergueï Oudaltsov se retrouve également en prison alors que la campagne pour les élections municipales de Moscou, qui auront lieu le 9 septembre, voit une candidature inédite de la gauche russe, après des primaires, en la personne de Vadim Koumine, soutenu par le Parti Communiste de la Fédération de Russie, le Front de gauche et des militantes et militants de gauche.
Le PCF exige la libération immédiate de Sergueï Oudaltsov. Il apporte également son soutien fraternel aux militants communistes et de gauche, aux organisations politiques et sociales, aux citoyennes et citoyens russes qui se mobilisent, partout dans le pays, contre la « réforme » des retraites que cherche à imposer le gouvernement Poutine-Medvedev. Il souhaite enfin que la candidature de Vadim Koumine à la Mairie de Moscou rencontre le soutien populaire et citoyen le plus haut le 9 septembre.
La Grèce sort aujourd’hui officiellement de son 3e plan d’« aide », après 8 ans de mesures d’austérité qui ont appauvri les travailleurs.ses et les familles et fait chuter le PIB du pays de 25 % pour protéger les arrières de la finance.
Alors qu’une page peut se tourner, déjà Pierre Moscovici et autres acteurs de la troïka, déclarent que « La fin du programme n’est pas la fin des réformes », sous entendant que les partenaires européens et créanciers de la Grèce ne laisseront pas les mains libres à Alexis Tsipras ; lequel a annoncé un programme de reconstruction de l’État social et de redressement productif.
L’extorsion en juillet 2015, par l’Eurogroupe, à une Grèce asphyxiée financièrement, d’un memorandum d’austérité et d’une mise sous tutelle du pays, était une grave faute politique aux conséquences lourdes pour l’ensemble de l’Europe. Cette négation de la souveraineté populaire, cette humiliation, aura servi à n’en pas douter la progression de l’extrême droite sur tout le continent.
Aujourd’hui, je le dis solennellement au gouvernement de la France, à ceux de la zone euro et aux institutions financières : plus jamais ça ! Maintenant, laissez la Grèce se reconstruire.
370 militants des quatre coins du monde ont participé au Congrès mondial de la Tendance Marxiste Internationale (TMI), fin juillet, dans les Alpes italiennes. Une trentaine de pays étaient représentés. La délégation française comptait 31 militants.
Les Congrès mondiaux de la TMI se tiennent tous les deux ans. Ils réalisent le travail classique d’un congrès : discuter, amender et voter des documents ; élire une nouvelle direction. Cependant, leur composition internationale donne à ces réunions une qualité particulière. La richesse des débats en bénéficie beaucoup, tout comme l’ambiance. Lors des discussions informelles entre camarades, la barrière de la langue est balayée grâce à divers dialectes improvisés, parfois improbables, mais au final intelligibles, l’enthousiasme tenant lieu de syntaxe.
Les Perspectives mondiales
Comme toujours, le Congrès a commencé par une discussion sur la situation économique, sociale et politique à l’échelle internationale, à l’appui d’un document d’orientation : les Perspectives mondiales. Pour les marxistes, cette approche va de soi. Le capitalisme s’est développé comme un système mondial, si bien qu’il est impossible d’analyser la situation dans tel ou tel pays indépendamment des processus à l’œuvre au niveau international.
C’est évident en ce qui concerne la situation économique. Aucun pays, pas même le plus puissant, ne peut échapper à la domination du marché mondial. Or, dix ans après la crise de 2008, la « reprise » économique est à la fois très faible et très fragile. Elle ne permet pas de faire baisser le chômage et d’élever le niveau de vie des masses. Au contraire : les politiques d’austérité se poursuivent partout, à des degrés divers. Et désormais, les économistes bourgeois les plus sérieux redoutent une nouvelle récession mondiale. De fait, tous les éléments d’une nouvelle crise majeure s’accumulent. Depuis 2008, rien n’a été réglé ; par contre, de nouveaux problèmes sont apparus.
En particulier, le développement de tendances protectionnistes – notamment aux Etats-Unis, mais pas seulement – représente une menace très sérieuse pour la croissance mondiale. Comme Alan Woods l’a souligné dans son exposé introductif, nous avons affaire, pour le moment, à l’amorce d’une guerre commerciale – ou, si l’on préfère, à une guerre commerciale de basse intensité. Sa généralisation et son intensification plongeraient le capitalisme mondial dans une dépression, comme ce fut le cas dans les années 30. Les stratèges du Capital les plus intelligents le comprennent et le redoutent. Ils observent avec angoisse les activités du locataire de la Maison-Blanche. Ils multiplient les avertissements solennels. Mais ce qu’incarne Donald Trump, c’est précisément l’égoïsme aveugle, stupide et étroit du grand Capital. Dans le contexte d’une crise de surproduction mondiale, les bourgeoisies des grandes puissances sont objectivement poussées à protéger leur marché intérieur, au risque de provoquer une série incontrôlable de mesures de rétorsion – et, en fin de course, un effondrement du commerce international, dont tous les pays pâtiraient (y compris les Etats-Unis).
D’ores et déjà, dix années de crise, de contre-réformes et d’austérité ont profondément déstabilisé les équilibres politiques. Aucun pays n’échappe – ou n’échappera – à ce phénomène. Lors de la discussion, des dizaines d’interventions ont permis d’illustrer la crise politique et sociale qui frappe tous les continents, sous des formes et à des rythmes divers. Par exemple, quelques semaines avant l’ouverture du Congrès mondial, un mouvement insurrectionnel a éclaté à Haïti, dont le peuple martyr vit sous la dictature des « Casques bleus » de l’ONU, c’est-à-dire de puissances impérialistes.
Aux Etats-Unis, la crise de régime est d’une ampleur inédite. Il y a une scission ouverte au sein de l’appareil d’Etat, dont une fraction attaque publiquement l’administration de Donald Trump. La classe dirigeante américaine est divisée. Dans le même temps, sous l’impact de la crise, des millions de jeunes et de travailleurs américains cherchent une alternative à l’ordre établi et se déclarent favorables au socialisme. C’est un tournant dans la vie politique de ce pays. Le développement des Socialistes Démocrates d’Amérique (DSA) en est l’une des illustrations. Avec quelque 50 000 membres, les DSA sont encore une organisation de taille modeste, à l’échelle des Etats-Unis. Mais elle attire la jeunesse et pourrait grandir rapidement. Nos camarades de Socialist Revolution y mènent un excellent travail de diffusion des idées du marxisme, qui sont très bien reçues par les militants de base.
En Europe, de nouvelles lignes de fracture apparaissent ou s’élargissent. Les négociations sur le Brexit n’ont pas permis d’écarter la perspective d’une issue chaotique. Cela aura un impact non seulement sur la Grande-Bretagne, où une récession semble inévitable, mais aussi sur l’UE, qui en subira les contrecoups.
En Espagne, la lutte du peuple catalan pour ses droits démocratiques n’est pas terminée. L’Etat espagnol a remporté une victoire temporaire, à coup de répression brutale. Mais le problème n’est pas réglé. Le Congrès mondial de la TMI a d’ailleurs voté une résolution exigeant la libération des prisonniers politiques catalans et l’abandon de toutes les charges contre les dirigeants en exil.
Des camarades sont intervenus pour évoquer les crises politiques en Allemagne, en France, en Autriche et dans d’autres pays de l’UE. Mais c’est clairement l’Italie, désormais, qui suscite les plus vives inquiétudes des classes dirigeantes européennes. Le Congrès mondial a consacré toute une matinée à ce pays et au travail de notre section italienne. Le gouvernement de coalition entre l’extrême droite de Salvini et le Mouvement 5 Etoiles (M5S) est très fragile. Après avoir multiplié les promesses « sociales » et les déclarations démagogiques contre « le système », les dirigeants du M5S vont rapidement se discréditer auprès des millions de jeunes, de salariés et de chômeurs qui ont voté pour ce mouvement. Par ailleurs, les provocations racistes, sexistes et homophobes de Salvini pourraient déclencher de grandes mobilisations de la jeunesse. Or la classe dirigeante italienne ne peut plus compter sur l’autorité des dirigeants du mouvement ouvrier pour canaliser la lutte des masses, car ces mêmes dirigeants ont détruit la gauche italienne et n’ont plus aucune autorité. L’Italie glisse, sans frein, vers une explosion de la lutte des classes – non dans 10 ou 20 ans, mais à court terme.
Les mêmes tendances fondamentales sont à l’œuvre en Amérique latine, en Afrique et en Asie. On doit se préparer, partout, à des tournants brusques, des crises politiques majeures et de puissantes mobilisations de masse. Au Pakistan, par exemple, la situation est en train de changer, comme l’a montré le récent mouvement des Pachtounes. La nouvelle génération de travailleurs ne va pas tolérer beaucoup plus longtemps l’enfer du capitalisme pakistanais, qui est pourri jusqu’à la moelle et incapable de satisfaire les besoins les plus élémentaires du peuple. En avril dernier, plusieurs de nos camarades pakistanais ont été arrêtés ; ils ont été libérés grâce à la campagne internationale lancée par la TMI. Ce Congrès mondial fut l’occasion de réaffirmer la solidarité de toute l’Internationale avec sa section pakistanaise, qui travaille dans des conditions très difficiles.
Le document sur les oppressions
Le troisième jour du Congrès, Fred Weston a introduit la discussion sur le marxisme et les oppressions, à l’appui d’un document soumis au vote des délégués. Ce document réaffirme les idées fondamentales du marxisme sur la lutte contre les oppressions (de genre, nationale, religieuse, etc.). Il trace une ligne de démarcation nette entre le marxisme et les différentes théories « féministes » ou « intersectionnelles » qui ont fleuri, ces dernières décennies, et ont une certaine influence dans une partie de la jeunesse, en particulier la jeunesse étudiante. Dans la mesure où la TMI mène un travail systématique sur les universités, il nous fallait clarifier notre position sur cette question.
Les défaites de la classe ouvrière, dans les années 70 et 80, ont favorisé une vision pessimiste chez de nombreux intellectuels de gauche. Cette tendance a été renforcée par la chute du bloc de l’Est et la vague de propagande pro-capitaliste qui l’a suivie. Ces intellectuels disqualifiaient la perspective d’une révolution socialiste, tout comme l’idée de « progrès », voire de science. Le « post-modernisme » servait de refuge et de justification théoriques à leur démoralisation. Tel fut l'un des points de départ des différentes théories évoquées ci-dessus.
Ici, nous ne pouvons pas résumer le long document adopté par notre Congrès ; nous le publierons lorsque nous aurons traduit les amendements adoptés. Soulignons simplement que, contrairement à une idée reçue, les marxistes prennent très au sérieux la lutte contre toutes les oppressions. Sans cette lutte, la révolution socialiste serait impossible. Par exemple, sans la lutte du Parti bolchevik contre l’oppression nationale en Russie, la révolution d’Octobre 1917 n’aurait pas été possible. Mais précisément parce qu’on prend au sérieux la lutte contre les oppressions, il nous faut la mener sur des bases théoriques solides. Or, sous prétexte de lutter contre les oppressions, les théories « intersectionnelles » divisentnotre classe, au lieu de l’unir. Au lieu de favoriser l’unité de tous les jeunes et travailleurs dans une lutte commune contre la classe dirigeante et contre le capitalisme, ces théories érigent une pyramide infernale de soi-disant « privilégiés », chacun s’y retrouvant, au final, le « privilégié » d’un autre. Dans les faits, cela aboutit à d’absurdes divisions de notre camp, sous les applaudissements de la bourgeoisie.
Des camarades de plusieurs pays sont intervenus, à la tribune du Congrès, pour en donner des exemples concrets. En voici un : au Canada, l’an passé, des militants « intersectionnels » ont fait pression pour empêcher une manifestation « anti-Trump », sous prétexte que ses organisateurs étaient blancs, donc « privilégiés », donc « illégitimes », etc. Les jeunes « privilégiés » en question étaient juste révoltés par l’élection de Trump ; ils voulaient faire quelque chose ; ils ont organisé un événement via Facebook, lequel a eu beaucoup de succès – du moins jusqu’à l’arrivée des brigades intersectionnelles. Sous leur pression, les jeunes « privilégiés » ont annulé la manifestation. En quoi cela sert-il la lutte contre les oppressions ? On se le demande.
La construction de l’Internationale
La dernière partie du Congrès fut consacrée à l’évolution de l’Internationale comme organisation, c'est-à-dire de ses sections nationales, de ses finances et de son appareil. Jorge Martin a introduit la discussion. La TMI compte une trentaine de sections nationales, plus une dizaine de groupes qui s’orientent vers la constitution de sections officielles. Cette année, le Congrès mondial a voté l’adhésion officielle de la section indonésienne, qui ne comptait qu’une poignée de camarades il y a quelques années, mais dispose désormais de structures internes viables. Au total, l’Internationale est active dans 41 pays.
Depuis le précédent Congrès mondial, en juillet 2016, la croissance de la TMI a été significative. Elle a été particulièrement rapide au Canada, en Suède, aux Etats-Unis et au Pakistan. Bien d’autres sections – comme Révolution, en France – ont connu une croissance plus modeste, mais solide. Dans l’ensemble, la TMI se développe régulièrement. Son autorité politique augmente sans cesse. Surtout, elle est constituée de militants enthousiastes, souvent jeunes, qui ont une grande confiance dans nos idées marxistes et sont déterminés à construire l’Internationale. Cela s’est reflété dans la collecte, à laquelle participent toutes les sections. En 2017, la collecte avait dépassé les 70 000 euros ; cette année, elle a dépassé les 100 000 euros !
Au regard des tâches qu’elle s’est fixées, la TMI est toujours une petite organisation. Mais cela ne nous décourage pas. L’isolement des forces du marxisme est le résultat d’une série de facteurs historiques bien connus. L’émergence du stalinisme à la fin des années 1920, son renforcement à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, la faillite des dirigeants de la IVe Internationale après la mort de Trotsky, le renforcement du réformisme sur la base des « Trente glorieuses » : tous ces facteurs ont déterminé la marginalisation des forces révolutionnaires. Pendant toute une période, elles ont nagé contre le courant. L’essentiel, alors, était de maintenir vivantes les idées, les méthodes et les traditions du marxisme, c’est-à-dire de préparer l’avenir. C’est ce qu’a fait la TMI. Et à présent, le courant de l’histoire tourne – dans notre direction. Le stalinisme s’est effondré ; la crise organique du capitalisme sape les bases matérielles du réformisme. Dans les années à venir, les forces du marxisme ne cesseront de croître. Pour nous aider dans ce travail et ce combat,
Les députés ont repris les débats concernant la loi asile-immigration. Les députés ont voté sans changement la réduction de 120 à 90 jours du délai pour déposer une demande d’asile après l’entrée en France.
Cette mesure doit concourir à réduire à six mois (contre onze environ) le délai d’instruction de la demande d’asile, recours compris.
Sondage après sondage, la tendance se confirme : la popularité d’Emmanuel Macron n’en finit pas de s’effondrer. La semaine dernière, il avait déjà battu son record d’impopularité. Il est cette semaine encore plus bas selon un sondage YouGov pour Le Huffington Post et CNews ! Et un autre sondage, réalisé par l’Ifop pour Atlantico, nous renseigne également sur la perception désastreuse que les Français ont du président de la République.
L’action de Macron vivement contestée
Commençons par le sondage YouGov. À la question : « Quel jugement portez-vous sur l’action d’Emmanuel Macron comme président de la République ? », seuls 27% des Français répondent qu’ils y sont favorables, soit une baisse de… 5 points en un mois ! À l’inverse, 62% répondent qu’ils y sont défavorables. Dans le détail, 39% de l’ensemble des Français répondent même qu’ils y sont très défavorable, en hausse de… 7 points par rapport au mois précédent !
Il faut dire que l’affaire Benalla a marqué les esprits. Interrogés sur ce sujet, 38% des Français expliquent que cette affaire a changé en mal leur perception d’Emmanuel Macron. Ils sont d’ailleurs 61% à estimer qu’il est nécessaire que le président de la République aille devant la commission d’enquête et même 41% à dire que cela est « tout à fait nécessaire ». De fait, 61% d’entre eux considèrent qu’il s’agit ou d’une crise politique (24%) ou d’une affaire d’État (37%).
Malhonnête, loin de leurs préoccupations… les Français démontent Macron
Tandis que le sondage YouGov porte sur l’action du président de la République, celui réalisé par l’Ifop nous renseigne sur l’image d’Emmanuel Macron. Et les chiffres sont, là aussi, déplorables pour le chef de l’exécutif. Selon ce sondage, 57% des Français disent que Macron « sait où il va », un chiffre en baisse de 10 points depuis le mois d’avril 2018 et donc très au-delà de la marge d’erreur.
Mais ce sont surtout les traits moraux du président de la République qui sont analysés négativement. Lors des questions au gouvernement puis de la motion de censure, Jean-Luc Mélenchon avait interrogé le Premier ministre sur la question de la vertu en politique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emmanuel Macron est considéré comme peu vertueux ! Seuls 39% des Français le jugent « honnête »(-9 points depuis avril !) et seuls 38% le jugent « sincère » (-6 points). Pire : ils ne sont plus que 28% à considérer qu’il est « proche des préoccupations des Français » (-2 points).
Autant dire que l’« effet coupe du monde » espéré par le président pour remonter la pente n’a pas eu lieu. Mais comme il avait fait accélérer le bus des Bleus pour sa communication personnelle, cela ne risquait pas d’arriver ! Alors avec l’affaire Benalla qui le met en cause personnellement et directement, les choses ne vont pas s’arranger. Macron apparaît désormais comme un homme dont l’action est rejetée par le peuple. Et on ne gouverne jamais longtemps sans soutien populaire .
Alors que le nouveau patron d'Air France-KLM, Benjamin Smith, a été officiellement désigné jeudi soir, son salaire, multiplié par trois, indigne.
C'est officiel depuis jeudi, Benjamin Smith, le numéro 2 d'Air Canada, va succéder à Jean-Marc Janaillac à la tête d'Air France-KLM.
Avant même l'annonce officielle, les syndicats de pilotes dénonçaient déjà la nomination "en catimini" du Canadien à la tête du groupe. C'est maintenant son salaire, multiplié par trois par rapport à celui de son prédécesseur, qui fait polémique.
3,3 millions d'euros par an
D'après des informations de Libération, le conseil d'administration de la compagnie aurait accepté de multiplier par trois la rémunération de son nouveau dirigeant, qui devrait atteindre une rémunération annuelle de l'ordre de 3,3 millions d'euros, estiment nos confrères.
Cette hausse de salaire fait grincer des dents parmi les employés de la compagnie : « C’est scandaleux et un très mauvais message à envoyer aux salariés de l’entreprise qui se sont mis en grève ces derniers mois pendant des semaines pour la revalorisation de leurs salaires », s’indigne Karine Monségu, cosecrétaire de la CGT Air France, auprès du Parisien.
Le verdict est tombé : le tribunal de San Francisco a condamné la multinationale Monsanto. Pour la Justice, se sont bien les désherbants Roundup et RangerPro qui sont responsables du cancer du jardinier Dewayne Johnson. Cette décision est une bonne nouvelle pour tous ceux qui pensent – le PCF est de ceux-là – qu’il y a urgence à sortir du modèle agricole actuel, reposant sur des intrants chimiques massifs, produits dont l’impact sur l’homme et sur l’environnement commencent à être connu en place publique.
Le PCF rappelle sa détermination à engager la France dans une sortie du Glyphosate et des pesticides dangereux. Notre pays a besoin d’une grande ambition collective alimentaire, écologique et de santé publique. Pour cela, il est indispensable de permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail, pour sortir la production alimentaire des griffes des quelques multinationales qui trustent actuellement ce secteur, aliénant producteurs et consommateurs au nom du profit capitaliste.
Le Congrès Mondial de la TMI, qui s’est réuni en Italie fin
juillet, a voté à l’unanimité une résolution exigeant la libération des
prisonniers politiques catalans emprisonnés pour leur rôle dans
l’organisation du référendum d’indépendance du premier octobre 2017. Plus de 370 délégués et visiteurs venus du monde entier (du
Canada au Brésil, de la Suède à la Grèce, de la Russie à l’Indonésie)
ont voté la résolution ci-dessous. (Résolution en anglais, catalan et espagnol)
Le Congrès mondial 2018 de la Tendance Marxiste Internationale constate que :
- Neuf dirigeants politiques et sociaux sont retenus en détention
provisoire par l’État espagnol en guise de châtiment pour la tentative
d’exercer le droit démocratique d’auto-détermination au moyen d’un
référendum le premier octobre 2017.
- Le dirigeant de l’Assemblée Nationale Catalane, Jordi Sanchez,
et celui de l’Ómnium Cultural, Jordi Cuixart, sont emprisonnés depuis le
16 octobre, accusés de rébellion pour leur rôle dans les manifestations
de masse contre les actions de la police espagnole le 20 septembre.
- Le Vice-président catalan Oriol Junqueras et le ministre Joaquim
Forn ont été emprisonnés le 2 novembre. Les ministres catalans Raül
Romeva, Dolors Bassa, Jordi Turull et Josep Rull ont été emprisonnés le
23 mars, tout comme la présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell.
Ils sont eux aussi accusés de rébellion pour leur rôle dans
l’organisation du référendum démocratique du premier octobre sur
l’indépendance.
- Plusieurs autres politiciens catalans, y compris le président catalan Carles Puigdemont, ont été contraints à l’exil.
- Des dizaines de militants républicains catalans ont été inculpés
pour leur rôle dans les manifestations de masse pacifiques contre la
répression policière et pour la République catalane, notamment pendant
les grèves générales du 3 octobre et du 8 novembre. Au moins un a été
contraint à la clandestinité.
Cette répression révèle le caractère fondamentalement non démocratique du régime espagnol, héritage de la période franquiste via
la trahison de la prétendue transition, qui a garanti l’impunité aux
crimes du précédent régime, la perpétuation – sans purge – de l’appareil
d’État, la monarchie réactionnaire et la négation du droit démocratique
à l’auto-détermination.
Cette répression fait partie d’une offensive plus générale contre les
droits démocratiques menée par le régime espagnol qui a vu imputer des
crimes d’opinion à des dizaines de personnes, des rappeurs condamnés à
la prison pour leurs paroles, de jeunes Basques condamnés à des peines
de prison très longues pour une bagarre dans un bar, des marionnettistes
accusés d’apologie du terrorisme, un acteur accusé d’avoir offensé
Dieu, etc.
La lutte des Catalans pour une République démocratique a clairement
révélé qu’en Espagne, l’exercice du droit démocratique à
l’auto-détermination est une tâche révolutionnaire. Elle a aussi révélé
que les politiciens bourgeois et petits-bourgeois nationalistes catalans
qui dirigeaient le mouvement n’ont pas les capacités pour et ne
souhaitent pas se servir des moyens nécessairement révolutionnaires pour
le porter à la victoire. Elle a aussi mis en évidence la banqueroute
des dirigeants de gauche en Espagne qui, au moment le plus important,
ont battu en retraite dans un nationalisme espagnol le plus abject, au
lieu de défendre les droits démocratiques du peuple catalan.
- Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques
catalans et de tous ceux emprisonnés pour leurs opinions politiques
dans l’État espagnol. Nous exigeons l’abandon de toute charge portée
contre ceux qui ont été contraints de s’exiler. Nous exigeons
l’abrogation de la Loi du bâillon (Ley Mordaza).
- Nous soutenons le droit démocratique à l’auto-détermination du peuple catalan et des autres peuples de l’État espagnol.
- Nous nous engageons à participer à la campagne de solidarité
internationale la plus large avec ceux poursuivis par l’État espagnol.
- La lutte pour une république catalane ne peut réussir que si
elle est portée par des moyens révolutionnaires, liant la lutte pour des
droits démocratiques à la lutte contre le capitalisme. Les Candidatures d’Unitat Popular (CUP) et les Comités de Défense de la République devraient se tenir en première ligne de cette lutte.
- La lutte pour les droits démocratiques en Catalogne remet en cause
les fondations du régime espagnol de 1978. Les travailleurs de toute
l’Espagne devraient montrer leur solidarité avec cette lutte qui fait
partie de leur propre lutte contre le même régime.
La
mobilisation et la solidarité des habitants de la région ont permis à
quatre Soudanais menacés d’expulsion de s’installer à Faux-la-Montagne,
dans la Creuse.
Les
pensées tournées vers un avenir incertain, Noordeen, 21 ans et condamné
à l’expulsion, semble perdu à Roissy. Il y a déjà deux ans et demi
qu’il a fait ses valises pour fuir les massacres de son Soudan natal.
L’assassinat de membres de sa famille, sous ses yeux, a poussé le jeune
homme à prendre la route de la Libye, où il fut réduit en esclavage.
Avec ses compagnons d’exode, il a ensuite rallié l’Europe, et la France,
dans l’espoir d’y créer une destinée plus paisible… Un policier tire
Noordeen de ses cauchemars. Ce 11 juillet, il apprend qu’il ne
retournera finalement pas au Soudan, où la mort l’attendait. Ni même en
Italie, où règne la peur des exactions commises sur les migrants.
Noordeen Essak est autorisé à déposer sa demande d’asile en France. Il
retourne sous son nouveau toit, à Faux-la-Montagne (Creuse), sur le
plateau de Millevaches. Tout cela grâce à la mobilisation des habitants
du village, sa nouvelle famille.
La Creuse a caché nombre d’enfants juifs sous l’Occupation
Tout a commencé il y a un peu moins d’un an. Marc
Bourgeois, citoyen de Faux qui héberge encore aujourd’hui Noordeen,
prend alors le train Paris–Eymoutiers. Il y rencontre Abdulaziz : « Il
était attendu au centre d’accueil et d’orientation (CAO) de
Peyrat-le-Château, mais est arrivé un jour plus tôt à Eymoutiers. Je lui
ai donc proposé de dormir chez moi. » Malgré le refus du jeune
Soudanais, les deux hommes se rendent visite, et Abdulaziz s’investit
dans les activités associatives du village, en cuisinant et en récitant
des poèmes en arabe. Marc Bourgeois, lui, se rend compte de la « mise en
léthargie » des migrants dans les CAO et de la « partie de ping-pong
entre la France et l’Italie » dont ils font l’objet. Entrés en Europe
par l’Italie, les accords de Dublin les obligent à y déposer leur
demande d’asile. Entre-temps, il rencontre Mudethir, Abdelmajid et
Noordeen, trois autres Soudanais, victimes impuissantes de la fermeture
des frontières de l’Europe, que la communauté locale souhaite aussi
recueillir.
« C’est une terre d’accueil et de résistance, fortement
marquée par le communisme rural. Le plateau de Millevaches est l’un des
premiers maquis français, et la Creuse a caché nombre d’enfants juifs
lors de la Seconde Guerre mondiale », résume Marc Bourgeois pour
expliquer la mobilisation des habitants en faveur des exilés. Une
tradition dont témoigne aussi l’actuelle maire de Faux-la-Montagne,
Catherine Moulin, arrivée il y a trente-cinq ans dans la région.
« François Chatoux, le maire de l’époque, a fait preuve d’une ouverture
formidable en faisant tout son possible pour que l’on s’installe. Sa
philosophie était d’accueillir tout le monde, sans tri. » Les habitants
du village ont perpétué cette hospitalité creusoise envers les quatre
exilés soudanais. D’autant que ces derniers, en quelques mois, se sont
fait apprécier des presque 400 âmes de Faux-la-Montagne. « Ils ont
rencontré beaucoup de monde, ont appris le français et se sont investis.
On ne fait pas de différence entre eux et les jeunes d’ici. S’il y
avait des jeunes de Faux-la-Montagne dans cette situation, je voudrais
que des gens les accueillent comme ça », ajoute Marc Bourgeois.
Noordeen parvenait donc à oublier son passé et son
douloureux périple quand, huit mois après son arrivée, il est convoqué à
la gendarmerie de Felletin et apprend qu’il est sous le coup d’une
expulsion. C’est le 9 juillet qu’il y retourne, en compagnie de Marc
Bourgeois, qui l’héberge, mais aussi de 200 personnes révoltées qu’on
leur « arrache l’un des leurs ».
« On empêche que l’un des nôtres soit enlevé »
La fraternité rassemble ces familles, ces enfants, ces
personnes âgées devant les grilles de la gendarmerie. « C’est
inconcevable de le laisser partir, c’est une aberration complète,
s’émeut Marc Bourgeois. C’est une évidence pour tous qu’il fallait se
mobiliser. On ne défend pas un migrant : on empêche que l’un des nôtres
soit enlevé. » Sous la chaleur, dans une ambiance décontractée et
pacifique, tous les membres de la nouvelle famille de Noordeen veulent
empêcher son départ, ou du moins le retarder : à un jour près, le cas du
Soudanais ne serait plus géré par l’Italie, mais par la France ! Hélas,
la préfète de la Creuse, pour qui les villageois étaient « organisés et
d’ultragauche », reste insensible au sort du réfugié et à l’appel des
Fallois. « Elle n’a pas voulu utiliser son pouvoir décisionnaire,
dénonce Catherine Moulin. Dans son discours se mélangeaient d’autres
choses, notamment sa frustration de la non-condamnation des accusés de
Tarnac. C’était sa façon de régler ses comptes… » La préfète va même
jusqu’à ordonner l’assaut des forces de police contre les manifestants.
Alors que ces derniers sont mis à terre et aspergés de gaz lacrymogène,
les gendarmes à l’intérieur du bâtiment menottent et frappent Noordeen.
Ils découpent un grillage pour le faire passer par-derrière et
l’embarquent en voiture vers le centre de rétention de Roissy. Mais la
mobilisation des Fallois a payé : deux semaines plus tard, la préfecture
renonce. Noordeen et au moins deux de ses amis peuvent déposer leur
demande d’asile en France. Mais pas question d’en rester là. Des
habitants ont lancé un appel intitulé « Il n’y aura pas d’expulsion sur
la montagne limousine ! ». Un énième acte de solidarité signé par de
nombreuses personnalités, dont l’écrivain Pierre Bergounioux : « On ne
va pas laisser ces Soudanais crever à notre porte ! s’indigne-t-il. Le
Limousin est une région pauvre, résistante et une terre d’accueil. Il y
aura invariablement des pouilleux et des gueux dans ces parages pour
s’opposer à toute forme d’injustice et de barbarie quand il leur en
prendra l’envie. »