Été 2017, 9 élus de la majorité créaient “Gauche nouvelle” parce qu’ils n’avaient pas « trouvé meilleure manière pour faire bouger les choses ». Désormais ils sont 10 avec un projet : le bien nommé “Crolles 2020”.
Après avoir dressé à l’été 2017 un sévère état des lieux de l’action de la majorité municipale – dont ils font toujours partie –- ; après avoir pris quelques distances avec leur chef de file, Philippe Lorimier et donc son action, « tant sur le fond des dossiers que sur la manière », le groupe “Nouvelle gauche” renommé “Crolles 2020” – un nom en vue des municipales – a décidé cette fois de sortir davantage du rang.
Il revient donc plus activement sur le devant de la scène politique locale crolloise. Porté par une trentaine « de personnes motivées » dont 10 sont élus (3 adjoints et 7 membres de l’exécutif qui en compte 14, N.D.L.R.), ce nouveau projet prépare clairement 2020, et dessine les contours d’un programme et d’une liste aux municipales.
Dix-huit mois se sont donc écoulés depuis cette première fronde. Qu’est-ce qui a changé dans le discours ? Sur le fond pas grand-chose. Ils dénoncent toujours ce « renoncement de la majorité au débat local » et cet « enlisement des projets majeurs du programme de 2014 ». Projets qu’ils portaient et qu’ils souhaitent encore voir aboutir. Pas question de démissionner, « nous avons été élus, nous irons jusqu’au bout » lâche Marc Brunello, adjoint et porte-parole du groupe “Crolles 2020”.
« Nous ne souhaitons pas construire une liste sur la base d’accords politiques »
Mais pour le coup leur réflexion et leur critique ont muri. Ils voulaient « infléchir l’action municipale pour renouer avec des engagements pris au début du mandat ». Certes ils n’y sont pas parvenus. Ils ont pris acte de la situation en « continuant à travailler avec toute l’énergie qui nous anime » plaide Anne-Françoise Hyvrard, la première adjointe et l’autre porte-parole.
Depuis six mois, le groupe avance, réfléchit, consulte et concerte avec des Crollois qui sont venus vers eux « faute de réponse de l’exécutif ». Et cette étape clé dans le débat local a fini de les convaincre du bien-fondé de « monter un projet municipal co-construit avec les habitants », ajoute l’adjointe.
La différence, cette fois vis-à-vis de 2014 « c’est que nous ne souhaitons pas construire une liste sur la base d’accords politiques entre les partis (PC, PS et EELV). On souhaite une liste autour des habitants, d’un projet bâti sur trois valeurs : la solidarité, l’écologie et la participation citoyenne (lire par ailleurs) » ajoute Anne-Françoise Hyvrard. « L’ambition partagée »’ de Crolles 2020 est donc « de construire un programme municipal cohérent et participatif […] Un programme qui doit répondre aux défis du changement climatique, de la méfiance vis-à-vis des instances politiques et de l’accroissement des inégalités sociales ».
Et la liste ? Le nom des candidats ? « Trop tôt » répondent les intéressés. Ce sera pour cet automne. En attendant on peut d’ores et déjà les suivre sur les réseaux sociaux où ils continuent d’élaborer leur projet et à dégager des pistes d‘actions…
Première réunion publique le jeudi 7 mars à 20 h (le lieu n’est pas encore connu.)
On se donne plus de chance de mener ce projet à bien, car on continue de penser que celui de 2014 était bon. On s’est juste trouvé empêché de le mener complètement. Après on n’est pas du tout sur un bilan 100 % négatif ! On ne renie pas ce que l’on a fait sur ce mandat
Anne-Françoise Hyvrard, première adjointe et porte-parole de “Crolles 2020"
UN PROJET COLLECTIF AXÉ AUTOUR DE TROIS VALEURS
Favoriser la solidarité et les initiatives citoyennes
« Crolles a écrit son histoire grâce à ses capacités d’innovation de solidarité et de vivre ensemble. Il faut s’appuyer sur cet ADN communal pour poursuivre le soutien au logement social et aux associations, mais aussi intégrer les citoyens à la politique sociale et encourager les porteurs d’initiatives »
Mettre l’écologie au cœur de l’action municipale
« Crolles prend du retard sur ces thèmes décisifs, principalement par manque de conviction et d’ambition. Pourtant les sujets ne manquent pas : réduction des déchets, actions concrètes en faveur des déplacements doux, efficacité énergétique des bâtiments et de l’habitat, valorisation de la production et de la consommation en circuit court… »
Associer les citoyens à la décision politique par la participation
« Paul Jargot avait créé dès 1953 les États Généraux. En 2020, il faut aller plus loin en continuant d’innover. L’objectif est d’avancer avec l’ensemble des habitants, pour enrichir la réflexion et aboutir à de meilleures décisions : budget participatif, comité consultatif ou autre initiative développée avec les habitants… »
Paroles de citoyens
Autour de la table, pour le lancement officiel du projet Crolles 2020, il y avait les élus et puis ces « fameux Crollois motivés » comme Claire qui habite à Crolles depuis 23 ans. « J’ai envie de m’impliquer dans la vie politique, et là je me sens en phase avec ce projet. »
Olivier, Crollois depuis 2006 dit « vivre ici, tout simplement mais avec un certain sens critique » qui pourrait être profitable au groupe. Martine, ancienne élue, démotivée d’avoir été trop cette « main levée, juste là pour voter » a choisi de rejoindre le groupe « pour être dans l’action cette fois ». Hugo, 20 ans étudiant à Sciences Po, Crollois depuis l’âge de 5 ans, « voulait incorporer un mouvement citoyen, porter des valeurs comme l’écologie, la jeunesse et le sport ». Il veut pouvoir répondre un jour à cette question, “Où étais-tu lorsque l’on pouvait encore changer les choses ?”
Damien 40 ans, Crollois depuis 20 ans lui veut « s’investir politiquement » tout comme Alain, qui n’a jamais bougé de Crolles : « J’ai été élu. J’ai démissionné en 2016. J’ai envie de retravailler avec cette nouvelle équipe ». Benoît, Crollois depuis 22 ans, a lui « le très net sentiment depuis deux ans qu’il y a des rouages qui se grippent à la mairie ». Engagé dans l’école de musique, il voit tomber « des décisions absurdes. Par exemple, faire un concert le 8 juillet quand tous les Crollois sont partis en vacances ! » L’école étant financée à 50 % par la mairie, il dit ne pas avoir d’autre choix que de « s’exécuter mais devant 20 personnes ! ». Autre exemple : les points d’apport volontaire. « On en est dans des choix d’implantation, et c’est par hasard qu’on les découvre. Il n’y a eu aucune concertation… » Il va avec les habitants de son quartier « tenté d’être acteur de ces choix ».
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