Vendredi prochain, les Irlandais sont appelés à se prononcer par référendum sur la ratification du traité européen de Lisbonne, qu’ils ont rejeté, avec 53,4 % de « non », lors d’un premier référendum le 12 juin 2008. L’Irlande est le seul pays des 27 membres de l’Union européenne obligé, par sa Constitution, d’obtenir un vote référendaire pour ratifier le traité européen.
En cas de nouveau « non » irlandais vendredi, le traité de Lisbonne serait abandonné.
« Les derniers sondages montrent que la situation politique a tendance à se stabiliser avec 48 % en faveur du “oui”, 33 % en faveur du “non”, et 19 % d’indécis, un chiffre en baisse. Ces enquêtes d’opinion sont beaucoup plus favorables au “oui” que celles effectuées en 2008 quelques jours avant le scrutin. Mais il existe dans le pays un important sentiment de rejet vis-à-vis d’un gouvernement devenu très impopulaire. Alors que le gouvernement appelle au “oui”, un vote “non” pour le sanctionner reste possible.
Les “nonistes” disent qu’il n’est pas démocratique de faire revoter les Irlandais dix-huit mois après qu’ils ont rejeté le traité de Lisbonne. Mais le contexte a changé. La situation économique est très différente, car le pays souffre d’une grave récession.
D’autre part, le gouvernement irlandais a obtenu de l’Union européenne des assurances claires concernant les sujets qui tiennent au cœur des Irlandais. Sur les questions de neutralité militaire, de fiscalité des entreprises et de société, comme l’interdiction de l’avortement sauf dans des cas extrêmes, le gouvernement a bien fait savoir que le traité européen ne remettrait pas en cause les choix irlandais. De plus, en cas de victoire du “oui”, l’Irlande continuera à disposer de son commissaire européen.
Les partisans du “oui” ont fait une bien meilleure campagne en Irlande que lors du référendum précédent. Je n’ai aucun doute sur le fait que le “oui” a gagné la campagne, mais la question reste de savoir qui gagnera le référendum. En dehors du fait que les partisans du “oui” ont été très présents sur le terrain, les tenants du “non” sont beaucoup plus faibles qu’en 2008, et notamment Declan Ganley, le responsable du parti Libertas qui a échoué à se faire élire au Parlement européen en juin dernier.
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