Le chômage des seniors fait un bond et une étude de Pôle emploi révèle l’impact financier pour l’Unedic du report de l’âge de la retraite.
Les gouvernants et les dirigeants de la majorité n’ont décidément pas de chance. Mardi soir, deux « révélations » sont venues compliquer la tâche, déjà ardue, des défenseurs de la « réforme » Sarkozy des retraites. La première était la publication des chiffres de l’emploi à la fin juin. Dans le désastre de la dégradation de l’emploi (15 600 chômeurs de plus en un mois), le chômage des plus de 50 ans tient la corde : il a bondi de 17,9 % en un an. Difficile d’expliquer que la solution de tous les déficits sera de travailler plus longtemps, c’est-à-dire après 60 ans, quand le patronat s’ingénie à jeter à la rue les cinquantenaires !
Le lendemain, le quotidien les Échos révélait une étude sur le coût, pour l’assurance chômage, du relèvement de l’âge de la retraite à taux plein de 65 ans à 67 ans. Selon cette étude de Pôle emploi qui daterait de huit mois mais n’a jamais été rendue publique, ce relèvement empêchera au moins 18 000 personnes chaque année de basculer de l’assurance chômage à l’assurance retraite. L’impact de la mesure de report de l’âge de la retraite à taux plein se chiffrerait alors à 265 millions d’euros chaque année pour la seule Unedic. Il faudrait y ajouter les dépenses supplémentaires induites pour l’allocation de solidarité spécifique et pour le RSA.
Mais cette étude ne révèle qu’une partie du désastre. En effet les chômeurs de plus de 60 ans qui sont concernés par le report de 65 à 67 ans du droit au taux plein ne représentent que 3,8 % des chômeurs indemnisés. Par contre les chômeurs de 55 ans à 60 ans représentent plus de 11 % des indemnisés. L’impact pour l’Unedic du report de l’âge légal ouvrant droit à la retraite de 60 à 62 ans sera donc certainement plus considérable encore. Une étude chiffrée serait en cours.
Secrétaire d’État à l’emploi, Laurent Wauquiez tente de minimiser l’affaire. Selon lui, elle aurait été réalisée sur des bases « statiques ». Or « on va revenir sur trente ans de mentalités qui ont consisté à sacrifier l’emploi des plus de 50 ans », assure-t-il. Sans doute par le même miracle qui permettra d’équilibrer les comptes en transformant les retraités en chômeurs.
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