Alors qu'est examiné aujourd'hui en conseil des ministres le projet
de loi sur les « emplois d'avenir », les premiers éléments dont nous
disposons ne sont pas rassurants, ils sont mêmes très inquiétants.
S'il s'agit pour le premier ministre Jean-Marc Ayrault, de "créer tout de suite un nouveau contrat de travail pour les jeunes",
l'expérience montre que derrière cette ambition aux apparences
respectables se cachent 35 ans d'échecs de politique de l'emploi des
jeunes: les TUC, CES, les contrats d’avenir, les contrats jeunes ou
encore les contrats uniques d'insertion: voilà autant de mesures qui ont
cassé la stabilité de l’emploi et la sécurité de nos vies.
Cette proposition du gouvernement s'inscrit toujours dans cette
logique insupportable selon laquelle les jeunes ne pourraient entrer
dans le monde du travail que par la petite porte : celle du sas de
précarité parce qu'ils constitueraient un coût!
Ces emplois d’avenir sont en effet selon le ministre m. Sapin, « des CDI d’une durée de 1 à 3 ans » !
Voilà l'innovation: le CDI à durée limitée. En fait la subtilité réside
dans le fait que ces emplois seront financés à 75% par l'État pour une
durée de 1 à 3 ans. N’ayant pour le moment aucune information sur
l'obligation d'embauche par l’employeur au terme de cette aide, on peut
légitimement supposer que nombre de ces emplois ne seront pas
pérennisés.
L'inquiétude est toute aussi vive pour la partie de ces emplois
d'avenir « professeurs » destinés à l'Education Nationale. Ne sachant
pas pour quelles missions ils seront utilisés, le danger est grand que
ce type d'emploi ne dissimule de nouvelles attaques contre le statut des
enseignants en créant une nouvelle catégorie de « quasi-enseignants »
précaires, peu formés et mal payés.
Rien de précis n'est en effet prévu sur le volet formation de ces
emplois, chose qui avait pourtant déjà lourdement fait défaut avec les
emplois jeunes afin de garantir une insertion durable dans l'emploi.
Leur rémunération est évidemment bien faible : en cumulant les aides
sociales et le salaire à mi-temps, on parviendrait difficilement à
900€/mois soit un revenu inférieur au seuil de pauvreté.
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