Le 1er
décembre 2016 les électeurs gambiens ont voté dans le calme après une
campagne électorale reconnue libre et démocratique selon tous les
observateurs. Le président sortant Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22
ans, a reconnu sa défaite face à l'opposant Adama Barrow. Mais il a
changé d'avis quelques jours plus tard et demande dorénavant de
nouvelles élections. Le parti présidentiel lui a emboîté le pas et fait
appel à la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire de Gambie.
Pour justifier sa volte-face, Yahya Jammeh s’appuie sur un communiqué de
la Commission électorale qui précise qu’il y a eu quelques erreurs dans
la compilation des résultats mais qui ne changent rien aux résultats
globaux. Adama Barrow a remporté le suffrage avec près de 20 000 voix
d'avance face à Yahya Jammeh. Dans une déclaration télévisée le mardi 20
décembre au soir, M. Jammeh affirme qu’il ne partira pas tant que la
Justice n’aura pas tranché le contentieux électoral.
Le Parti communiste français prend acte de l'élection d'Adama Barrow.
Le
contentieux électoral ne doit pas être prétexte à une quelconque
déstabilisation. Le choix du président sortant de recourir au juge des
élections pour dénouer le différent électoral ne doit pas être traité
avec mépris. La Cour suprême doit jouer son rôle dans le respect de la
loi, de la volonté populaire et avec la vigilance du peuple souverain de
Gambie.
Les
déclarations du président de la Communauté économique des États
d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) affirmant qu'une intervention militaire
pourrait avoir lieu si Yahya Jammeh se maintien au pouvoir sont plus que
maladroites. Quels sont les objectifs d'une telle prise de position ?
L'expérience montre que ce type d'ingérence risque de jeter de l'huile
sur le feu au lieu d'aller dans le sens d'une résolution du différent.
Nombre de pays africains ont subi ces immixtions avec des conséquences
dramatiques. Faut-il rappeler le cas de la Côte d'Ivoire, qui après une
décennie de déstabilisation téléguidée de l'extérieur, a connu des
ingérences post-électorales dont le seul objectif était de mettre au
pouvoir un régime inféodé aux intérêts des grandes puissances et des
multinationales, plaçant le pays sous une chape de plomb autoritaire et
ultralibérale.
Faut-il
rappeler également que la CEDEAO avait en 2014 penché en faveur des
putschistes téléguidés par l'ex-dictateur Compaoré au Burkina Faso ?
Le
PCF réaffirme son attachement à la paix et son soutien à toutes les
initiatives basées sur le droit et la négociation en faveur d'une issue,
dont la réponse revient au peuple gambien, afin de préserver la
construction d'une entente et d'un avenir commun, en premier lieu avec
le Sénégal.
C'est
vers ces objectifs que doivent converger les pays voisins, les
organisations sous-régionales et régionales, singulièrement l'Union
africaine, ainsi que les organisations de la société civile gambienne.
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