Lors de l'ouverture des débats sur la loi
habilitant le gouvernement à réformer le Code du travail par
ordonnances, les députés France insoumise et communistes ont vivement
critiqué les propositions du gouvernement. Le futur barème des
indemnités prud'hommales et l'extension du contrat de chantier sont les
deux mesures ciblées par ces députés. Muriel Pénicaud a défendu une
réforme de "réalité économique".
Ce mercredi, les députés France insoumise et communiste ont attaqué le gouvernement lors de l'ouverture des débats sur la loi habilitant le gouvernement à réformer le Code du travail.
Dans leur viseur : le futur barème des indemnités prud'homales en cas
de licenciement abusif et l'extension du contrat de chantier, que le
gouvernement prévoit d'instaurer par ordonnances.Quels temps ! Quelles moeurs !
Pour le député Sébastien Jumel (PCF), la barémisation est un véritable « casus belli ». Selon le député, « l'employeur investira dans le licenciement abusif ».« Comment peut-on avoir pour objectif de rassurer les délinquants? », a renchéri Jean-Luc Mélenchon après avoir cité du Caton : « Quels temps ! Quelles moeurs ! ». Pour l'ancien candidat à l'élection présidentielle : « Il ne faut pas mettre de plafond [aux indemnités], de sorte qu'ils [les patrons délinquants] aient peur ».
Des vessies pour des lanternes
Selon les deux groupes, le contrat de chantier n'est quant à lui rien d'autre qu'un CDD déguisé. « On fait passer des vessies pour des lanternes », selon Alain Bruneel (PCF). « C'est une vieille revendication du Medef, sans versement d'indemnité de précarité », a insisté sa collègue Elsa Faucillon. Boris Vallaud, porte-parole des députés PS du groupe Nouvelle Gauche, a appelé la majorité à « retrouver du libre arbitre » : « Veillez à ne pas construire une société de mini-jobs ». Le FN s'est également exprimé sur ce contrat en la personne de Sébastien Chenu, qui a aussi critiqué un article aux « effets particulièrement pervers », et qui « ne créera aucun emploi ».La ministre veut privilégier le « besoin de repères » et la « réalité économique »
En réponse aux critiques, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a mis en avant une étude de l'Insee montrant que « 50% des entreprises » estiment avoir des freins à l'embauche, citant comme quatrième facteur les « rigidités et incertitudes du code du travail ». Elle a plaidé le « besoin de repères » sur les prud'hommes, « c'est pour ça que nous voulons mettre des barèmes planchers et plafonds », hors cas de harcèlement et discrimination.Sur le contrat de chantier, elle a invoqué une « réalité économique », affirmant que, faute d'un tel outil, les chantiers de Saint-Nazaire STX avaient notamment perdu un contrat. « De façon très mesurée et très encadrée (...) nous pensons que, dans certains cas, ça va permettre à des intérimaires et à des CDD de sortir de la précarité pour aller vers le CDI », a-t-elle affirmé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire