La
plus longue grève de soignants jamais menée se termine par une
victoire. Elle a, en outre, permis de mettre en lumière la souffrance de
personnels en sous-effectifs et les conditions de vie des personnes
âgées dépendantes dans les établissements.
« C’est chouette, une lutte de classes qui gagne », s’exclame
Anne-Sophie Pelletier, la porte-parole des grévistes de l’Etablissement
hospitalier pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)- Les Opalines de
Foucherans, oscillant entre sourire et larmes. Il aura fallu 117 jours
de grève pour que ce conflit, le plus long qui ait jamais eu lieu dans
un établissement pour personnes âgées, se termine. A l’issue de
plusieurs jours de négociations avec Vincent Chagué, médiateur appelé
par la direction du groupe SGMR-Les Opalines, un protocole d’accord a
été conclu jeudi 27 juillet en début d’après-midi. Il sera présenté
vendredi 28 juillet à 11 heures lors d’une conférence de presse qui se
tiendra devant l’établissement : outre les deux postes de soignants
financés par les ARS, les grévistes ont obtenu la création d’un
observatoire du bien-être des personnels, le versement d’une prime
exceptionnelle de 450 euros et l’attribution de trois semaines de congés
payés supplémentaires cette année. Une manière de ne pas parler de
paiement des jours de grève…
Demain, après cette conférence
de presse, elles pourront enfin partir en vacances. Elles (et lui, un
homme aide médicopsychologique a rejoint le mouvement le 20 avril) se
retrouveront début août pour un séjour d’une semaine, invités par le
comité d’entreprise d’EDF dans son centre de Mouthe. Le 28 août, les
grévistes reprendront le travail, la tête haute. « Notre comité de grève se transformera alors en comité de vigilance », annonce Marielle Pauly, gréviste et déléguée du personnel.
« Il y aura un avant et un après Foucherans dans le secteur des Ehpad à but lucratif»,
affirme Albert Papadacci, le délégué syndical central CGT du groupe
Korian qui a suivi les négociations. Cette grève, par sa longueur
exceptionnelle a permis d’inviter les conditions de travail des
personnels et donc de vie des personnes âgées dans le débat public. Et
ce jusqu’aux travées de l’Assemblée Nationale par la voix de François
Ruffin ou Caroline Fiat. Pour Anne-Sophie Pelletier, pas question de
s’arrêter là. « Je veux continuer ce combat pour la dignité des personnes âgées ».
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