Deux
axes ont dominé l’intervention prudente mais volontaire d’Emmanuel Macron, la volonté
de poursuivre l’adaptation des territoires à la mondialisation libérale en lien
avec la réforme de la taxe d’habitation et l’annonce d’une ponction sur cinq
ans de 13 milliards sur les collectivités.
Comment
ne pas voir que l’incitation au regroupement prôné explicitement par E. Macron
vise implicitement les communes et les départements ?
C’est
un lourd danger pour la démocratie car ces deux institutions sont cruciales et
pour le lien de proximité avec la population et pour le maintien et le développement
des services publics.
Depuis
les lois Sarkozy poursuivies par F. Hollande, l’objectif est clair :
accompagner la mondialisation de l’économie par la réforme institutionnelle.
Les
règles de cette mondialisation doivent prévaloir : mise en concurrence des
territoires, leur mise au service de « l’économie » c’est-à-dire des
entreprises, rentabilité et productivité en matière de services publics.
Le
nouveau monde serait en fait la restauration de l’ancien, l’argent qui domine
tout, régit tout, décide de tout, y compris en matière d’organisation des
territoires.
La
réforme de la taxe d’habitation qui fait couler beaucoup d’encre apparaît comme
une arme au service de cette ambition de dérégulation institutionnelle.
L’avantage
fiscal apparaît fort limité et le flou demeure sur le nombre de personnes
concernées.
Ce
qui sera donné parcimonieusement d’une main sera repris massivement de
l’autre : CSG, baisse du pouvoir d’achat et nouveaux frais liés à
l’épuisement du service public. M. Macron a d’ailleurs bien confirmé que les
fonctionnaires sont dans sa ligne de mire.
La
remise en cause de la taxe d’habitation dont les sénatrices et sénateurs
communistes prônent depuis longtemps une réforme en profondeur et le plan d’économies
de 13 milliards sur le budget des collectivités portera un coup dur aux
finances des collectivités locales, à leur autonomie reconnue par la
Constitution.
Cette
cure d’austérité sur la mode des purges des médecins de Molière répond au dogme
de la réduction des dépenses publiques sans se soucier le moins du monde de la
satisfaction des besoins de la population.
Le
nouveau monde de M. Macron et consorts ressemble donc beaucoup à une agression
tous azimuts contre le modèle social français.
Les
sénatrices et sénateurs du groupe CRC s’y opposeront de toute leur force.
Paris, le 17 juillet
2017
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