Paris
(AFP) - André Chassaigne, président du groupe communiste à l'Assemblée,
s'est prononcé mardi contre la réduction du nombre de parlementaires
préconisée par Emmanuel Macron, "une mesure démagogique et populiste"
qui va "éloigner l'élu de la population".
"C'est une proposition que je qualifierais de populiste", a jugé M. Chassaigne sur RMC.
"C'est
vrai que ça peut flatter l'opinion publique" mais "on a besoin de
députés qui fassent à la fois leur travail à l'Assemblée nationale,
c'est-à-dire qu'ils fabriquent la loi", mais aussi "qu'ils soient sur le
terrain, qu'ils rencontrent les populations", a poursuivi le député du
Puy-de-Dôme.
"Actuellement
un député représente environ 130.000 habitants". "En dehors de mon
travail législatif, je vais au plus près des citoyens. Il s'agit, en
limitant le nombre (de parlementaires) d'éloigner l'élu de la
population. De faire en sorte que l'élu soit encore plus détaché des
réalités du terrain", a expliqué M. Chassaigne.
"Je
voterai contre. Je trouve que c'est une mesure démagogique et
populiste", a insisté M. Chassaigne qui est en revanche favorable à
l'instauration d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée également
souhaitée par le chef de l'Etat.
Emmanuel
Macron a confirmé lundi sa volonté de réduire "d'un tiers" le nombre de
parlementaires (actuellement 577 députés et 348 sénateurs).
La
proposition divise, en revanche, Les Républicains. "Je suis pour, à la
condition que cela puisse donner un certain nombre de moyens aux
parlementaires", a déclaré sur France Inter le sénateur (LR) Bruno
Retailleau, proche de François Fillon qui proposait également de réduire
le nombre de parlementaires pendant la campagne présidentielle.
Le
député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle est plus réservé. "Je pense
surtout qu'il faut supprimer le Conseil économique, social et
environnemental, qui ne sert à rien, si on veut vraiment faire des
économies. Attention à la diminution du nombre de députés", a-t-il
déclaré sur France 2.
"On
a aujourd'hui des députés qui sont présents sur le terrain, en
particulier dans les territoires ruraux". "Demain, si on diminue le
nombre de députés avec une dose de proportionnelle, on aura des
circonscriptions tellement immenses que les députés auront beaucoup de
difficultés à être présents sur le terrain. Or, les Français réclament
aussi de la proximité avec leurs élus. Donc attention aux fausses bonnes
idées".
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