Cher-es camarades,
Bienvenue à notre, à votre congrès. Merci aux militant-es qui
ont œuvré pour sa réussite, aux camarades du Val-de-Marne, aux élus
communistes du département et à son président Christian Favier, merci à
cette belle ville d’Ivry-sur-Seine et à son maire Philippe Bouyssou de
nous accueillir dans cette commune si chère à notre coeur.
Notre congrès, nous le voulions « extraordinaire ».
Pas seulement parce qu’en juin 2017, quand j’en ai fait la
proposition devant le Conseil national, je souhaitais que notre
calendrier ordinaire soit bousculé. « Extraordinaire », parce que les
évolutions du monde et de l’Europe le sont chaque jour un peu plus.
« Extraordinaire », parce que l’élection d’Emmanuel Macron
accélérait subitement une recomposition politique dont nous mesurions
les dangers au lendemain d’un second tour piégé entre ce candidat de la haute finance et la cheffe du Front national.
« Extraordinaire » parce que l’amère frustration laissée par la campagne présidentielle chez les communistes, ses
conséquences sur nos résultats législatifs, bien que nos deux groupes
parlementaires à l’AN et au Sénat soient confortés et constituent
aujourd’hui un atout de taille, risquaient
d’handicaper notre capacité à faire face de manière offensive à cette
situation si nous n’avions pas décidé de tout remettre à plat.
Il y a un an tout juste, nous nous donnions donc une feuille de route pour mener à bien cette ambition. Un an de travail, de réflexions, de rendez-vous thématiques, de votes et de débats sans concessions . Un an de luttes qui nous a vus nous dresser sans faille face aux attaques du pouvoir Macron. Et au bout du compte, nous voilà , devant de nouveaux choix pour affronter l’avenir.
Tout a confirmé le caractère « extraordinaire » de la
situation. Oui, les questions posées au monde, à la société, à la
France, à nous-mêmes, les communistes, sont plus exceptionnelles que
d’habitude.
La planète brûle, le GIEC tire toutes les sonnettes d’alarme,
les peuples souffrent, le capital multinational se gave, les GAFAM
veulent diriger le monde, nous dicter nos vies, contrôler nos données.
La paix n’est plus un acquis mais une urgence. Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie et l’exclusion se banalisent à nouveau.
Trump souffle sur toutes ces braises, affole le monde de ses
provocations, et Macron l’invite, à parader en France le 14 juillet,
puis le 11 novembre, évoque Pétain en « bon soldat », justifie un
hommage honteux avant de se rétracter, jetant la confusion dans les
repères historiques de notre peuple.
Régressions et menaces pour l’avenir de l’humanité et la
planète, montée des populismes et fascismes à nos portes, en Europe et
outre atlantique, attaques brutales et concertées contre l’expression
populaire et démocratique, nous vivons un inquiétant et incessant chaos
politique.
Ce monde d’inégalités extrêmes, ceux qui le font vivre de leur
travail n’en supportent plus les injustices criantes, ni l’inefficacité
et les gâchis grandissants.
Les plus grandes fortunes se réunissent à Cannes pour étudier
les meilleures ficelles de l’évasion fiscale ; et au large de la même
côte, la Méditerranée se transforme en cimetière, l’Aquarius dérive dans
le mépris et l’indifférence des autorités françaises et européennes.
Dans le pays éclate la colère des gilets jaunes contre le
racket des taxes sur le carburant, qui rançonnent le pouvoir d’achat des
salariés-automobilistes, et à quelques milliers de kilomètres, au
Japon, le patron du groupe automobile Renault-Nissan est pris la main
dans le sac d’une escroquerie massive à l’impôt, lui qui gagne en une
année les salaires de vies entières de ses ouvriers et techniciens.
Le diesel, l’essence, le fioul domestique augmentent jusqu’à
l’étranglement, mais les bus Macron circulent, la SNCF est attaquée dans
ses fondements de service public. Et partout les salaires sont bloqués,
les retraites sont attaquées par la hausse du pouvoir d’achat. Les
profits du CAC 40 flambent et les cadeaux fiscaux au capital sont la
règle. La loi du fric ne respecte rien, ni les humains, ni les urgences
de la planète.
La dignité humaine est bafouée. Du berceau au cimetière, de
l’école à l’hôpital, rien de ce qui fait la vie n’est censé échapper au
diktat de la finance . Tout est marchandise : le travail, le corps
humain, les valeurs morales, les sciences, la culture, le sport, la
Justice…
Le monde capitaliste va dans le mur. Jamais l’exigence d’un
autre modèle productif, d’un nouveau mode de développement social de
l’humanité, d’une refonte écologique et culturelle de la production et
de la consommation ne s’est imposée avec une telle actualité. Jamais
elle n’a pourtant été autant bafouée, réprimée par les logiques
dominantes. Et dans les impasses du système, grandissent les lourdes
tendances des réponses autoritaires, des extrêmes-droites identitaires,
des populismes sans espoir. Ce monde est de plus en plus dangereux.
Il place nos sociétés, notre pays en situation de bascule permanente.
D'un côté, des millions de gens s’interrogent, cherchent, à
travailler et à vivre autrement, à inventer une autre société.
L’exigence d’égalité, de respect de son travail, nourrit quantité de
luttes sociales, les marches pour le climat se renforcent, les femmes
revendiquent leur droit à sortir des logiques patriarcales et des
violences qui leur sont faites, les luttes pour un logement digne font irruption dans l’actualité.
La colère explose comme à Marseille, ou à La Réunion, devant
le mépris et l’indifférence des autorités. Les initiatives de
solidarité concrètes se multiplient, celle de nos élus qui, à Montreuil, réquisitionnent
des locaux laissés vides par l’État pour sortir des travailleurs
migrants de l’habitat indigne, celle de médecins ou de restaurateurs qui
offrent des consultations
ou des repas gratuits. Les ouvriers d’Ascoval, ou d’Arjo-Wiggins qui
viennent de gagner après quatre ans de lutte le redémarrage de la
production, fourmillent d’idées pour relancer l’industrie.
La jeune coopérative Mobicoop voit le jour aujourd’hui pour
inventer une alternative sociale et solidaire aux plate-formes de
covoiturage.
Oui, une autre société se cherche. Ces élans solidaires, ces
initiatives, ces aspirations appellent les solutions démocratiques qui
sont le cœur de notre projet communiste.
Mais combien aussi de colères populaires qui ne trouvent pas le
chemin de luttes positives s’abîment dans ces accès de colère, dans des radicalités
sans débouché, jetant parfois mêmes les uns contre les autres, comme on
le voit dans certains incidents sur les barrages des gilets jaunes,
comme y pousse aussi parfois le patronat quand il oppose à l’entreprise
les salariés dans un referendum s’apparentant à un chantage à l’emploi.
Les forces libérales, l’idéologie individualisante du
macronisme, les managements patronaux s’accommodent d’ailleurs fort bien
de ces divisions nourries par les impasses de leurs propres réponses
politiques.
Dans son dernier recueil, le poète franco-marocain Abdellatif
Laâbi écrit : « De nos jours, on ne s'interroge plus/ on s'exclame ».
C'est en effet un des plateaux de la bascule.
Mais il y a alors deux côtés pour retomber de la bascule. Et
c’est notre choix d’être une force qui contribue par sa proximité, son
sens populaire, ses propositions, son attitude, ses actes, son
savoir-faire rassembleur à faire pencher la bascule du côté de la
démocratie et de solidarité, plutôt que de la violence et de la
division, comme sait si bien le faire l’extrême-droite.
Les politiques libérales ne s'opposent pas aux réponses
populistes ou d'extrême droite, elles se nourrissent les unes et les
autres. Pour sortir de ce dangereux dilemme, dans lequel se trouve
aujourd’hui enfermés nombre de peuples européens, c’est à construire un
chemin de luttes pour l’humain d’abord que nous voulons être utiles. Un
chemin de réappropriation sociale des richesses créées par le travail
humain, un chemin de démocratie renouvelée, réinventée qui permette à
chacun de reconquérir le pouvoir de décider, pour sa propre vie, pour
les choix du pays, pour la planète entière.
Tout aujourd’hui va très vite, tout est chahuté, questionné de
manière inédite : l'état de la société, des clivages de classe,
l’avenir de la planète, le paysage politique, la nature des nouvelles
forces en présence, la gauche, les conditions de construction d’une
nouvelle majorité politique de changement à partir de cette situation…
Nous vivons en direct ces accélérations politiques depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
Nous savions que la politique du Président de la République
tournerait très vite le dos aux attentes qu’elle avait suscitées. Parce
que son logiciel reste celui du service des grands intérêts
capitalistes. Ce cap a été poursuivi à l’excès comme jamais. Le
Président des riches et des premiers de cordée a très vite jeté le
masque avec une arrogance qu’il fait mine aujourd’hui de modérer en
parlant de changement de méthode.
Mais rien ne change en vérité.
Beaucoup de ceux qui avaient vu en Macron une issue possible à
la crise profonde de la politique se détournent aujourd’hui de lui. Nous
sommes entrés en quelque mois seulement dans
une nouvelle étape du combat politique. C’est à partir de ce que
cherche la société dans cette étape nouvelle, que nous devons nous
déterminer, nous exprimer avec nos propositions.
Ces évolutions, nous ne faisons pas que les constater ; nous y avons contribué.
Nos mobilisations, aux côtés de beaucoup d’autres, contre les ordonnances et la
casse du code du travail, dans tous les combats aux côtés des salariés
d’Alstom, de Carrefour, des Buts, et de bien d’autres, notre engagement
actif aux côtés des cheminots contre la déréglementation du service
public ferroviaire, notre tour de France des hôpitaux et des ephad avec nos parlementaires, notre
campagne au sein de l’appel de Grigny pour des mesures d’urgence pour
les quartiers populaires, notre bataille contre l’asphyxie et la mise
sous tutelle des communes, le rassemblement des Hauts de France pour
l’égalité des territoires, les multiples batailles animées sur tout le
territoire et par nos parlementaires…. ont tous à leur manière participé
à révéler la dimension de classe de la politique d’Emmanuel Macron et
de son exécutif.
L’affaire Benalla cet été a cristallisé elle aussi le rejet
d’un pouvoir qui se croit tout permis, au dessus du peuple et du
contrôle démocratique du Parlement. Elle a stoppé l’offensive macroniste
pour réviser la Constitution. Notre serment du Jeu de Paume en juillet
alors que Macron lançait son offensive devant le congrès à Versailles a
été très utile.
Autre difficulté du pouvoir : la défiance des maires est
maintenant maximum. Tout cela nous donne des atouts supplémentaires pour
empêcher la révision monarchique de la République et de nos
institutions à laquelle le président n’a pas renoncé.
La mobilisation démocratique sur ce terrain sera un des enjeux majeurs dans les mois qui nous séparent de toute la séquence des élections locales à partir de 2020. Cette bataille commence maintenant. Elle est même engagée.
Ainsi, dans toutes les batailles, nous sommes confrontés à ce
défi politique. Comment transformer la défiance, la colère,
l’exaspération grandissantes
en une exigence de changements politiques touchant aux logiques de
prédation et d’autoritarisme capitalistes. Nous voulons ouvrir le chemin
d’une alternative à la politique Macron en France, qui ne soit pas le
chemin de peur, de guerre sociale et de division du Rassemblement
national de Marine Le Pen ou de la droite de Laurent Wauquiez mais le
chemin d’une autre organisation des rapports humains, sociaux et
démocratiques.
Comment engager cette voie nouvelle, comment en trouver les chemins, comment en trouver la force ? Voilà notre question.
Tel que que nous le concevons, le communisme est une
immense mise en mouvement de la démocratie, en quelque sorte une
démocratisation de la démocratie, qui doit permettre progressivement aux
femmes et aux hommes, aux salariés, aux travailleurs de toutes
conditions, aux citoyennes et citoyens, dans tous les domaines de leur
vie sociale et personnelle, au travail et dans la cité, de se dégager de
toutes les formes de dominations, d’aliénations ; de s’emparer des
lieux de pouvoir, de les maîtriser et d’en créer de nouveaux pour créer
du commun.
Qui décide comment travailler, au service de quels objectifs,
dans l'intérêt de qui ? Qui décide comment produire, consommer, faire
société dans la ville et sur tout le territoire ? Comment s'émanciper
individuellement dans la solidarité du développement de tous ? Et
comment restaurer cette « convivialité » sans laquelle la société se disloque en millions de vies dispersées…
Chacune de ces questions a droit à une réponse démocratique à
mille lieues de la confiscation et de l'opacité des pouvoirs tels qu’ils
s’exercent de nos jours. De nouvelles formes de démocratie et
d'appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives,
doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs
populaires.
Le communisme est pour nous le mouvement de cette émancipation,
un mouvement de conquêtes démocratiques, un processus de mise en commun
des capacités humaines et des ressources naturelles démocratiquement
décidée, progressivement construite, fraternellement consentie et sans
cesse renouvelée.
Il y a dans les bouillonnements de la société d’aujourd’hui des « présuppositions »
comme le disait Karl Marx ou des « futurs présents » comme les nomment
Lucien Sève . Nous voulons les appuyer en libérant la société de ce qui
les entravent et en changeant pour cela les rapports sociaux de
domination.
La visée du Parti communiste touche donc à l’extension continue
de ces potentiels d’émancipation, pour les droits humains, pour la mise
en commun d’un progrès social, humain, solidaire, écologique pour tous, pour la
liberté féministe, le refus de tout racisme, la maîtrise partagée des
richesses, des pouvoirs et des savoirs et le droit à la paix.
Rendre possible le chemin de ces transformations, c’est cela
notre stratégie, un chemin de luttes permanent, où l’appropriation
populaire et consciente la plus large possible à chaque étape des
transformations nécessaires est la clé de tout.
C’est ainsi que nous concevons le rôle du Parti communiste, au
service de la construction permanente et toujours renouvelée de ces
rassemblements transformateurs. Nous n’éclairons pas le mouvement
populaire au sens où il faudrait le guider, nous éclairons ensemble,
avec les citoyens, les travailleurs eux-mêmes acteurs des changements,
les chemins de transformations possibles, avec nos propositions et nos
analyses, sur les possibles comme sur les obstacles à lever, avec aussi
la créativité populaire, syndicale, associative, citoyenne dont il nous
faut sans cesse être à l’écoute.
Notre organisation peut appuyer, donner sens, faire s’épauler
une multiplicité de luttes, de mouvements et d’initiatives, sur des
terrains très divers, menées dans l’intérêt de l’immense majorité de la
population pour des conquêtes citoyennes, des réformes de portée
révolutionnaires et l’élargissement des droits. Et nos campagnes
politiques fécondent ce mouvement en semant des idées nouvelles.
Nous avons donc à cœur de rassembler, c’est la marque
indélébile du mouvement communiste. Et notre effort de rassemblement
concerne à tout moment, et les forces politiques, et tout le corps
social, intellectuel citoyen, sociétal.
C’est avec cet esprit de conquête et d’ouverture, que nous devons nous diriger vers un nouveau siècle communiste en 2020.
Nous avons besoin d’être un parti de mouvement, un parti
d’initiatives populaires autonomes, un parti de culture et d’éducation
populaires, un parti de conquête citoyenne qui permette au peuple de
gagner des positions de pouvoir dans la société, dans les institutions,
au travail et dans la cité. Un parti qui met l’union, le rassemblement
devant les intérêts partisans et l’égo de ses responsables.
Notre organisation doit tout à la fois mener de grandes campagnes nationales et permettre d’initier, de
faire grandir, de faire converger une multitude d’initiatives
politiques décentralisées. Ce qui était difficile à concevoir hier, est
aujourd’hui à notre portée si nous transformons notre mode de vie, nos
règles et notre structuration en nous appuyant à la fois sur les
engagements militants de terrain, sur les aspirations participatives et
sur les outils numériques qui peuvent instantanément les mettre en
relation.
Notre structuration locale est un atout essentiel. Elle permet
aux communistes d’être ancrés dans les réalités quand tant d’autres
décrochent de ces réalités. Non seulement nous ne voulons pas y renoncer
mais nous voulons étendre encore ces réseaux militants locaux, aussi
bien dans les cités populaires que les lieux de travail. Et nous voulons leur donner encore plus d’autonomie, en faire de véritables creusets d’initiatives.
Nous voulons pour cela mettre en permanence en direct tous nos
adhérent-es, toutes nos structures de proximité, tous nos réseaux
nationaux et transversaux d’activité et toutes celles et ceux qui dans
la société veulent agir ou dialoguer avec nous.
C’est avec cet objectif que nous avons lancé le 5 novembre la
nouvelle plateforme du parti « L’humain d’abord ». Elle donnera
d’ailleurs à voir, dès le lendemain du congrès, l’ensemble des nouveaux
éléments de communication et la nouvelle identification visuelle du
parti qui vous sera présentée aujourd’hui en fin de journée.
C’est avec cette démarche d’ensemble, conquérante et
rassembleuse, que nous allons aborder les échéances électorales à venir.
J’ai dit un mot des échéances locales de 2020 et 2021, essentielles à
mes yeux et dont notre congrès doit donner le signal de préparation sans
attendre.
C’est évidemment le cas de l’élection européenne du 26 mai
2019, la première élection nationale depuis l’élection de Macron, que
nous avons lancé avec notre chef de file Ian Brossat.
Ce serait plus que jamais une folie dans ce monde que de
laisser le destin de l’Europe se jouer entre les forces libérales et les
forces nationalistes et xénophobes : Macron ou Salvini, Macron ou Le
Pen, c’est de toute façon le piège pour les peuples.
Le texte que nous allons discuter durant ces deux jours aborde,
après beaucoup de discussions, avec clarté ces enjeux : non aux
logiques destructrices des traités, oui à la refondation d’une Europe de
la solidarité, voilà le cap
clair sur lequel nous avançons avec la volonté d’ouvrir dans la lutte à
chaque fois que nécessaire toutes les brèches possibles. Nous tendons
la main à toutes les forces disponibles et du même pas nous avançons.
Car le 26 mai c’est demain. Là aussi le congrès est notre signal
d’entrée en campagne pour tous les communistes, unis et offensifs !
Cher-es camarades,
Notre congrès a mobilisé durant un an l’énergie et les intelligences de dizaines de milliers de communistes.
Il a , c’est vrai, avancé par a-coups successifs, et pas toujours dans la sérénité.
Il
a intéressé mais aussi inquiété beaucoup de communistes, leurs faisant
craindre pour notre unité tant les débats ont été parfois rudes, et les
pratiques inhabituelles. Le moment est venu de recoller les morceaux et,
avec ce congrès, de redonner sens à ces étapes successives pour y voir
clair.
Nous avons vécu une année de travail intense, avec nos
chantiers, nos assises et conventions sur le progrès social, le
numérique, l’écologie, la culture, des travaux très riches et parfois
sous-estimés.
Nous avons à la rentrée voté pour le choix de la base commune avec un message fort de changements nécessaires pour mieux affirmer le Parti communiste et conjurer le risque de son effacement.
Et, enfin, nous venons de vivre ces dernières semaines un travail intense sur le texte du Manifeste, pour l’enrichir
profondément jusqu’à en écrire au final une nouvelle version que vous
allez sous les yeux. Je me réjouis que beaucoup de nos innovations,
laissées temporairement de côté lors du vote de la base commune, sont
réintroduites dans le texte. Les questions qui faisaient le plus débat
sur le bilan, la stratégie, l’Europe, la situation internationale, la
conception du Parti sont
éclaircies et considérablement enrichies. Rien n’est donc effacé mais
tout est là rassemblé dans une nouvelle cohérence que chacun jugera dans
notre discussion. Pour ma part, je veux saluer les communistes, les
animateurs-trices de notre parti qui
ont toujours cherché à avancer dans ces moments de débats avec esprit
d’unité et de responsabilité. C’est un gage essentiel pour l’avenir.
Enfin, permettez moi de dire un mot sur la direction,, et le
changement de secrétaire national qui vous sera proposé par la
commission des candidatures avec la liste qu’elle construit.
Pour mettre en oeuvre nos choix avec efficacité, pour poursuivre les débats qu’appelleront leur mise en oeuvre dans les
temps mouvementés que nous allons traverser, nous aurons besoin d’une
direction nous rassemblant toutes et tous, une direction collective unie
et solide. Nous allons sortir du congrès avec un texte amendé qui sera
notre mandat commun. Le faire vivre va demander
détermination , débat et créativité, et évaluation permanente. Le
collectif de direction, avec la diversité qui va le constituer, sera
essentiel pour affronter les enjeux qui sont devant nous.
J’ai beaucoup parlé avec Fabien ces dernières semaines,
beaucoup écouté et consulté. Le choix que j’ai proposé lundi dans
l’Humanité à l’adresse de la commission des candidatures, j’y ai
beaucoup réfléchi avec le souci qui a été toujours été le mien de
l’avenir du Parti. Oui, je crois qu’additionner nos forces et nos
personnalités est le bon chemin pour unir le Parti.
Nous allons élire un nouveau secrétaire national, Fabien
Roussel. Fabien aura tout mon soutien pour réussir. Nous ne voulons ni
d’une direction que refait le match en permanence, ni d’une direction
godillot.
Nous voulons une direction de tout le parti, avec tout le monde pour être unis et inventifs dans les batailles à venir.
Pour ma part, je m’investirai à fond dans la responsabilité
nouvelle qui va m’être confiée à la présidence du Conseil national si
celui-ci confirme la suggestion que j’ai faite à Fabien et qu’a retenue
dans son compte-rendu la commission des candidatures.
J’ai toujours dit trois choses à ce propos dont je ne me
départis pas : 1) ce qui compte pour moi, c’est d’abord l’orientation
adoptée ; 2) une bonne direction, c’est un collectif de direction,
surtout au Parti communiste ; il aura besoin pour être solide
d’expérience et de renouvellement. 3) le secrétaire national n’est pas
une question taboue si nous veillons aux deux premières questions. J’ai tiré pour ma part les conclusions d’un débat qui risquait de nous cliver, d’autant que je proposais moi-même de préparer un changement rapide dans les 2 ans de secrétaire national.
Le renouvellement est un bon signal que nous envoyons, conforme
à ce que nous voulons faire pour notre parti. Et ce signal est d’autant
plus fort qu(‘il s’accompagne du rassemblement de nos forces auquel
j’entends pleinement contribuer.
Oui, mesdames et messieurs les journalistes, mesdames et
messieurs les commentateurs de la vie politique, nous ne sommes pas un
parti comme les autres. Le débat chez nous n’est pas une guerre de
chefs, les egos ne devancent pas l’intérêt général. C’est ce qui unit
parce que nous sommes le parti des humbles, des modestes qui savent que
divisés ils ne peuvent rien gagner.
Fabien a forgé son militantisme dans les terres ouvrières du
Nord. Moi à Belleville, sur les terres de la Commune de Paris. Nous
savons l’un et l’autre la valeur de la solidarité ouvrière. Ceux qui
croient pouvoir nous diviser seront déçus. Vous pouvez compter sur moi pour cela.
Je voudrais pour terminer remercier tous les communistes, tout
ce que vous m’avez apporté en huit années de secrétariat national depuis
que Marie-George Buffet a choisi en 2010 avec la direction de l’époque
de me confier cette responsabilité.
Chacune assume une telle responsabilité avec la personnalité qui est la sienne.
Je l’ai fait avec la passion du débat, du raisonnement, de la confrontation des idées, dans le respect et l ’écoute des autres. Je me suis plu à rester moi-même quand les médias voudraient tant nous formater et formater la politique.
C’est vrai, je crois plus à la dignité de la politique qu’à la
politique du spectacle, et ce fut parfois un de mes talons d’Achille.
Mais je serai là demain aux côtés de Fabien et de vous tous, la
sincérité de mon engagement, de notre engagement intacte. Et face au
cynisme des puissants, c’est là notre force. Ne l’oublions jamais.
Voilà, cher-es camarades, bon travail à tous, bon congrès, et bon courage à nous pour tous nos combats à venir!
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