Comme Nadia, Radya ou Myriam, trois mères de famille vivant dans des quartiers populaires de la banlieue parisienne, de nombreux Français ne partiront pas en vacances cette année. Un phénomène croissant, mais toujours douloureux.Mère divorcée, au chômage, Nadia vit au Blanc-Mesnil avec ses trois garçons. Les vacances, ça fait près de huit ans qu’elle n’y a pas goûté. Ses fils sont chez leur père pour quelques jours. Elle est seule, alors elle peut souffler. Mais sortir, au-delà du quartier, « c’est impossible », tranche-t-elle. « Je ne sais pas où aller. Je n’ai pas beaucoup d’argent. » Paris ? « Pour quoi faire ? Tout coûte très cher. Comme de retourner en Algérie pour voir ma famille... J’ai trop de dettes à payer alors je préfère me priver de vacances. »
Comme 45 % des Français, Nadia reste à quai cet été, un phénomène qui prend de l’ampleur et dont la raison essentielle reste le manque de moyens. Avant de la quitter, son mari a cessé de payer les loyers de l’appartement et lui a légué près de 4 000 euros de dettes. Partir en vacances, ce n’est pas l’envie qui lui manque. Surtout avec trois adolescents. « Si je pouvais, je les enverrais en vacances. Pour celui qui a seize ans, j’ai trouvé une colonie. Ils partent quelques jours avec des éducateurs. Ils vont à la piscine, mais ça ne suffit pas à les occuper pendant deux mois. » Avec le chômage et les allocations familiales, Nadia touche à peine 800 euros par mois. Même les vacances que propose la caisse d’allocations familiales (CAF) sont hors de portée. « C’est une aide importante, mais, même ça, je ne peux pas me le
permettre. »
« je ne peux rien prévoir »
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