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La production de soja « responsable » arrive sur le marché européen. Responsable ? Parce que certifié par la Table Ronde sur le Soja Responsable, lancée par le WWF. Une certification qui fournit aux entreprises une belle façade verte. Ou comment Monsanto, Glencore, Nestlé ou Carrefour, grâce à ce label, deviennent d’ardents défenseurs du développement durable, et pourraient toucher des « crédits carbone » pour une culture qui contribue à la déforestation, véritable désastre écologique et social en Amérique latine.
Monsanto n’a pas dû se faire prier. Quelle aubaine, pour le principal fournisseur de soja OGM en Amérique latine et dans le monde, de s’asseoir à la Table Ronde sur le Soja Responsable ! Désormais, le géant américain des OGM, à l’instar de Cargill, BP, ou Shell, participe à la culture d’un soja estampillé « responsable », dont les premières récoltes sont arrivées sur le marché européen en juin 2011 [1]. Glencore, modèle de l’entreprise « irresponsable », participe aussi à ce projet, tout comme Carrefour, Unilever ou Nestlé. Principaux usages du soja produit ? L’alimentation des animaux et les agrocarburants.
« Nous aidons les agriculteurs à cultiver leurs champs de façon soutenable […] tout en réduisant aussi l’impact de l’agriculture sur notre environnement », affirme Monsanto sur le site de la table ronde. Peu importe que son soja Roundup Ready ait des effets désastreux sur l’environnement, la santé et les communautés locales où il est cultivé. Il sera labellisé « responsable ». Et risque, grâce à ce label, de gagner de nouvelles parts de marché.
« Pour les industries des OGM, il est très commode de s’asseoir autour de cette table ronde », explique Nina Holland, du Corporate Europe Observatory (CEO), un organisme qui observe le lobbying des entreprises auprès de l’Union européenne. « Cela vous apporte beaucoup de bénéfices sans que vous n’ayez à changer quelque chose. » Faire évoluer les pratiques, c’était pourtant l’objectif initial de la Table Ronde sur le Soja Responsable (RTRS), qui fixe quelques critères, comme « minimiser la pollution » ou « ne pas étendre les champs sur les forêts ».
Un désastre écologique et social
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