Une petite musique médiatique explique depuis plusieurs jours qu’à la faveur de la crise européenne le président de la République retrouve de la crédibilité et remonte dans les sondages. Que se passe-t-il ? Le chômage diminue ? Le pouvoir d’achat s’améliore ? L’augmentation des salaires et une baisse des prix sont décidés ? Une réforme fiscale juste est-elle en cours ? Toutes les suppressions d’emploi dans les services publics notamment à l’école et dans les hôpitaux sont-elles abandonnées? L’Europe érige-t-elle enfin en priorité absolue le sort des êtres humains et non plus celui des banquiers ? Rien de tout cela évidemment ne connaît un début de commencement. Certes, il y a un changement de tactique, des mises en scène nouvelles, l’organisation de l’expression d’une droite ultra pour donner à M. Sarkozy un visage d’homme raisonnable ; des mensonges et la préparation de la figure du futur père de famille avec l’isolement de Madame sous les lambris du fort de Brégançon, avec la distillation régulière de photos sur papier glacé de la grossesse dans quelques magazines. Rien à voir évidemment avec le sort de l’ouvrière de l’agroalimentaire ou de l’employée de supermarché contrainte de travailler plus longtemps dans le stress. Car la souffrance sociale continue de se répandre dans tous les pores de la société, tandis que les profits des grands groupes ne connaissent aucun congé. Les plus scandaleux étant ceux de la firme Total, qui s’engraisse -l’Etat aussi- à mesure que chaque famille utilise son véhicule.
Pendant ce temps là, loin des images glamour, notre pays bombarde chaque soir la Libye et dépense chaque jour près de 3 millions d’euros dans ces guerres inutiles, là comme en Afghanistan. On est aujourd’hui à mille lieues de la nécessaire protection des populations menacées par le dictateur libyen. En Afghanistan, les talibans n’ont pas reculé d’un pouce, la corruption gangrène toutes les sphères du pouvoir, les attentats meurtriers se poursuivent et la liberté progresse à reculons. Cela n’empêche pas le gouvernement de faire croire avec un cynisme sans nom que nos soldats y perdent la vie pour de bonnes causes alors qu’il ne s’agit que d’élargir la zone d’influence d’un Occident capitaliste à bout de souffle. On ne peut qu’être outré que le président de la République ait pu se servir de la mort des cinq derniers soldats la semaine dernière pour une lamentable opération politique dans la cour des Invalides, sans que personne n’ose répliquer, lui laissant le champ libre pour se présenter en une sorte de « père de la nation » qu’il n’est pas. C’est lui qui a intégré la France dans l’OTAN. C’est lui qui a été à l’initiative de la guerre en Libye.
C’est lui encore qui se sert de la crise européenne et des difficultés des gens pour tenter de liquider définitivement la souveraineté populaire, après avoir détourné autoritairement le refus du traité de Lisbonne exprimé par une majorité de Françaises et de Français.Lire la suite
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