La première attaque avait été portée par Hervé Novelli, son combat est aujourd’hui repris par le patron de l’UMP, Jean-François Copé, au cours d’une convention ironiquement nommée : "L'avenir de la démocratie sociale". L’idée n’est pas seulement de finir d’achever la loi sur les 35 heures, déjà bien vidées de son contenu, mais d’aller plus loin et de laisser au patron le soin de juger combien d’heure par semaine on doit travailler dans son entreprise. La durée du travail serait ainsi fixée par des conventions négociées au niveau des branches et des entreprises et non plus par la loi. Tout cela "dans un délai de trois ans maximum".
La TVA à 23,6%?
Depuis le passage aux 35 heures, les patrons avaient reçu deux cadeaux fiscaux pour mieux faire passer la pilule. Le plus récent, la défiscalisation des heures supplémentaires (4,5 milliards d’euros par ans de manque à gagner), devrait être supprimé. L’autre, un allègement de cotisations sociales à hauteur de 12 milliards d’euros, sera maintenu, mais payé directement par les salariés, via la CSG ou la TVA. Et puis tant qu’à faire plaisir, l’UMP envisage sur ces mêmes CSG ou TVA le transfert d’une partie du financement de la branche famille de la Sécurité sociale, aujourd’hui assuré par les cotisations patronales. Novelli avait ainsi envisagé le passage de la TVA à 23,6% (hausse de 4 points), pour aider les patrons.Mais ce n’est pas tout. L’UMP veut organiser, dans les mois qui suivront le début du prochain quinquennat, des "Assises de la nouvelle démocratie sociale". Le but sera d’exploser le droit du travail et de définir ce qui doit réellement relever de la loi et ce qui peut se « négocier » au sein des entreprises…
L’UMP, trop libérale pour Sarkozy ?
A l’Elysée, on grince des dents. Il faut dire que tant d’ultra-libéralisme et d’iniquité d’un coup à dix mois de présidentielles peut défriser la fibre communicante de l’actuel président. "Ce que l'Elysée ne veut pas, c'est qu'on présente cette proposition comme une proposition du président de la République", dit-on au château. C’est vrai, c’est juste une proposition faite par son parti, en convention pour préparer l’élection de 2012. L’Elysée de même affirme qu’" il n'est pas question de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires parce que c'est plus de pouvoir d'achat pour les Français". Point sur lequel le MEDEF rejoint parfaitement l’Elysée. Mais mathématiquement, le rapport entre le "pouvoir d’achat des Français" et ce cadeau aux patrons que sont ces 4,5 millions d’euros d’allègement de charge patronale, ne relève certainement pas du "gagnant-gagnant", comme on aime à le dire au MEDEF…
- Autour des 35 heures :
« Les conditions de travail se sont dégradées », tribune de Frédéric Mau responsable de la fédération CGT de la construction
Les 35 heures, "un acquis du quinquennat" de Sarkozy, selon Nathalie Kosciusko-Morizet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire