Thomas Coutrot, vice-président d'ATTAC, donne son point de vue sur le G20 de Cannes et annonce le lancement d'une étude en France et dans d'autres pays européens pour "construire des alternatives aux plans d'austérité infligés aux peuples en Europe".
« Lorsqu’on entend certaines réactions hystériques à l’annonce de la tenue
d’un référendum en Grèce, on comprend que
la logique de la dette se heurte frontalement aux choix démocratiques élémentaires des populations.
En France aussi, cette question est extradémocratique : le remboursement de la dette publique (50 milliards d’euros par an) constitue le deuxième poste budgétaire après celui de l’Éducation nationale et ne fait pourtant l’objet d’aucun débat ! Il est temps de replacer la dette au cœur du débat démocratique : d’où vient-elle ? Est-elle légitime ? Des intérêts privés en font-ils profit ? A-t-elle à voir avec l’accroissement des dépenses publiques ? Nous invitons les citoyens à s’emparer
de ces questions qui ne sont pas réservées à
des techniciens ou des experts.
Un collectif d’une vingtaine d’associations et syndicats se met en place pour un audit citoyen de la dette publique. Il va travailler avec des collectifs locaux pour comprendre ce qu’est la dette, tant sur le plan local que national, et pour construire des alternatives aux plans d’austérité actuellement infligés aux Français et aux peuples en Europe.
Ce n’est pas un coup politique à la veille de la présidentielle en France. C’est un travail qui a certes un contenu politique mais qui va s’étaler sur plusieurs années. D’autres audits citoyens sont en cours en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande et nous espérons pouvoir les faire converger avec le nôtre. Ce sera une réponse au chacun pour soi et aux graves dérives nationalistes auxquelles peut conduire l’effondrement du modèle social européen, voire
de l’Union européenne, dans un climat politique qui n’est pas sans rappeler celui des années 1930… »
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