Le candidat du Front de gauche récuse la ligne de "rigueur" imposée par l’UMP et le PS. Il pilonne François Hollande, qualifié de "capitaine de pédalo" en "saison de tempête". Son but : faire sortir son ex-camarade de sa réserve : JDD-12-11-2011
Le nouveau plan de rigueur de François Fillon vise à compenser la diminution de la croissance… Vous en pensez quoi ?
Il prépare une économie de cimetière. Seuls les morts pourront vivre à l’aise dans ce pays puisqu’ils n’ont besoin de rien. C’est un contresens économique. L’austérité réduira l’activité, les rentrées fiscales baisseront et les déficits augmenteront. Toute l’Europe s’y met! Partout, les résultats sont pitoyables. Voyez aussi le déni de démocratie! L’Assemblée vote un budget, et le lendemain, le chef de l’État change le chiffre qui a servi à calibrer ce budget! Enfin, c’est un contresens politique. Il commence la danse de Saint-Guy de l’austérité. Cette agitation pour satisfaire les agences de notation déchaîne les requins de la finance. Tout cela nous mène au désastre. Nous sommes en danger. Mais si l’Italie tombe, si l’Espagne entre en turbulence, le système implosera avant. Fillon prétend rassurer les marchés. Moi, je veux rassurer les salariés et les entreprises avec la relance de l’activité.
La dette publique était de 21,2 % du PIB en 1978 et de 82,3 % en 2010. Est-ce que cela vous préoccupe ?
Ce n’est pas la dette qui est inquiétante. Les titres de la dette en France ont une durée moyenne de sept ans et trente et un jours. Durant cette période, la France produira 14 000 milliards d’euros, et nous devons aujourd’hui 1 840 milliards d’euros – c’est-à-dire 12,5 % du total. Le déficit est insoluble parce qu’on a diminué les recettes. Il faut taxer beaucoup plus sérieusement les revenus du capital – à hauteur de ceux du travail – et taxer davantage les bénéfices des grandes entreprises que ceux des petites.
La France doit-elle payer toute sa dette ?
Ceux qui veulent nous faire rembourser rubis sur l’ongle nous prêtent toujours plus cher. Il faut rendre les coups. Il est donc normal qu’on s’intéresse au contenu de la dette. J’appuie le mouvement qui s’interroge sur sa légitimité et demande un audit.
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