par Patrick Le Hyaric
Ce n’est plus un petit vent mauvais qui souffle sur l’Europe mais une tornade qui, pour le compte du monde de la finance, aspire, déchiquette, détruit les droits sociaux et humains acquis, pendant des décennies, au fil des combats sociaux des ouvriers, des intellectuels et des créateurs. Un recul sans précédent de la démocratie est à l’œuvre sur notre continent.
Régression sociale inconnue depuis la seconde guerre mondiale, injustices, inégalités, appauvrissement, se conjuguent avec la mise en place d’un totalitarisme d’un type nouveau, appliqué par des mandataires, anciens commissaires européens ou de la Banque centrale européenne, aux pouvoirs spéciaux, au service du capital financier international.
Le fossé séparant les puissances d’argent et les peuples va s’agrandissant. Ces forces de l’argent, portées par les banques privées, les fonds d’investissements, des compagnies d’assurance, ont les mains libres grâce aux politiques libérales menées par les gouvernements successifs de droite, mais aussi malheureusement par des gouvernements de gauche, de tendance sociale-libérale en Europe. Elles livrent une véritable guerre aux peuples, qui n’épargne pas le capital productif. Guerre avec ses fronts économiques, monétaires entre le dollar et l’euro, et politiques, allant jusqu’à imposer à la tête des Etats les mandataires de leur choix. Après l’Irlande et le Portugal, la finance vient d’installer ses « administrateurs judiciaires » à la direction de la Grèce et de l’Italie.
Nous sommes à un moment où les contradictions internes du capital peuvent exploser. En Grèce a été préférée l’entrée au gouvernement, aux côtés de la droite et des socialistes, de l’extrême-droite des colonels plutôt que la consultation du peuple par référendum. En Italie, nous ne regretterons pas M. Berlusconi. Mais il détenait son mandat du suffrage universel. Aujourd’hui, c’est l’ancien commissaire européen, qui a le plus poussé aux dérégulations et déréglementations, forçat de la concurrence débridée, qui est aux affaires.
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