« Le Sénat s’est doté le 25 septembre d’une majorité de gauche et ce bousculement politique s’en est suivi d’un autre : l’élection d’une communiste à la Présidence de la commission des affaires sociales. Mais considérer cette élection comme un simple fait historique – aussi important qu’il soit constituerait une erreur majeure. C’est avant tout une responsabilité politique importante, celle de donner une dimension nouvelle à une fonction que certains pourraient être tentés de réduire à un symbole. Si la présidence d’une commission ne permet pas à elle seule de changer la donne législative et transformer les projets de lois rétrogrades du Gouvernement, elle doit néanmoins permettre, et c’est le sens que j’entends donner à mon mandat, de faire en sorte qu’au Sénat on entende une autre voix. Que l’on entende les caissières d’ED Albertville, le combat de celles et ceux qui dénonçaient, bien avant le scandale du Médiator, la collusion de certains responsables politiques avec les laboratoires pharmaceutiques, les personnels soignant des établissements publics de santé, les salariés de Fralib ou de Nestlé ou encore la voix de celles et ceux brisés sur l’autel d’une rentabilité à deux chiffres, destinée uniquement aux actionnaires. S’il est capital que cette présidence permette de faire entendre d’autres voix au Sénat, elle doit également permettre l’émergence de propositions alternatives, qu’il s’agisse d’un juste partage des richesses pour assurer le financement pérenne de la sécurité sociale ou encore d’une prise en charge solidaire des dépenses liées à la perte d’autonomie. C’est sûr, notre marge de manœuvre est réduite, mais comme le disait Théodore Monod, humaniste français, "Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire". Eh bien, avec mon groupe nous allons faire et nous avons d’ores et déjà commencé avec par exemple le dépôt une proposition de loi d’abrogation de la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, loi qui suscite un mécontentement quasi généralisé des élu-es locaux, ….. Tout comme nous avons déposé une proposition de loi visant à abroger le conseiller territorial, proposition inscrite à l’ordre du jour des travaux du Sénat et qui viendra en discussion en séance publique le 16 novembre De même, ce jour sera discutée la proposition de loi que j’ai déposée au nom du groupe CRC et qui se propose de rétablir le droit au repos dominical ! Dans le cadre des débats budgétaires, nous nous attacherons, contre le projet d’austérité du gouvernement, à faire prévaloir des mesures de justice fiscale, bref nous serons véritablement porteurs d’une alternative qui permette de générer de nouveaux progrès humains et qui soit basée sur des valeurs de solidarité et d’humanisme. Les colères populaires sont grandes, de même que les espérances ! Elles doivent obtenir des réponses fortes et solidaires, et nous nous attèlerons à cette tâche avec mes collègues du groupe CRC au Sénat. En outre, comme je le soulignais, au-delà du symbole, le basculement du Sénat à gauche ouvre de réelles perspectives d’une victoire de la gauche en 2012 ; cela doit nous permettre de faire entendre clairement la voix du Front de gauche dans la campagne. »
Annie David , Sénatrice de l’Isère
Présidente de la commission des affaires sociales.
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