En annonçant ce mardi sa volonté de créer un "FBI de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales", l'UMP ne visait sans doute pas Liliane Bettencourt, l'une des soutiens du président Sarkozy. Pourtant, voici l'héritière de L'Oréal visée par le fisc français qui lui réclame 108 millions d'euros d'impôts impayés.
En parallèle à l'affaire pénale en cours d'instruction sur les avoirs cachés de la plus grande fortune de France, les inspecteurs des impôts ont mené leur propre enquête. Ils ont découvert douze comptes bancaires occultes cachés en Suisse et à Singapour en plus de l'île d'Arris, aux Seychelles, achetée clandestinement. Additionnés, ces avoirs représentent 108 millions d'euros de redressement exigés au titre de l'impôt sur la fortune (ISF) pour les années 2004 à 2010 et, au titre de l'impôt sur le revenu, pour les années 2006 à 2009.
Une évasion fiscale caractérisée
Cette somme réclamée reste en discussion avec les avocats de Françoise Meyers, la fille de Liliane Bettencourt qui a obtenu de gérer la tutelle de sa mère ordonnée fin octobre par la justice du fait d'un état de "démence" constaté par des experts. Il s'agit d'une paille par rapport aux 17 milliards d'euros que détient madame Bettencourt mère. Mais la procédure est importante car elle confirme d'une part l'évasion fiscale des Bettencourt, ainsi que le peu de zèle de l'Etat français contrôlé par la Sarkozye de s'attaquer à pareil fraudeur. Ce que souligne le Parti socialiste dans un communiqué: "Il aura fallu des mois de révélations de journalistes, des interventions répétées de l'opposition pour que la loi soit respectée. La responsabilité n'est manifestement pas au programme pour tous. A l'heure où la droite (...) ne cesse d'exiger des bénéficiaires du RSA et même des malades d'être responsables, la différence de traitement entre les citoyens selon qu'ils soient riches ou pas est intolérable."
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