Par Gérard Filoche
CGT, FO, FSU, Solidaires appellent à une journée
de grèves et manifestations le 10 septembre pour nos retraites : "pas un
trimestre de plus, pas un euro de moins"
Ca y est, on va y aller. Notre gouvernement doit nous entendre.
Oui, car c’est NOTRE gouvernement, nous l’avons voulu, nous l’avons élu, nous l’avons soutenu.
Sans nous,
salariés, il n’est pas en place. Nous avons été entre 63 et 70 % de ceux
qui produisent les richesses de ce pays par le travail… à voter pour
lui.
Nous n’avons pas
chassé le malfaisant Sarkozy pour qu’il fasse pareil. La gauche a été
élue notamment grâce aux manifestations de 2010 pour défendre nos
retraites. Il y a eu 8 millions de manifestants dans la rue, au moins
une fois cette année là. Chacun se souvient derrière quelle banderole il
était. Tout le monde se souvient des « points fixes » faits par le PS
et tous ses dirigeants sur le passage des cortèges. Tout le monde se
souvient des jeunes du MJS qui criaient « 60, 60, 60 à taux plein ». Les
huit syndicats ont organisé des cortèges dans l’unité de bout en bout
depuis le mois de juin jusqu’en novembre. 75 % de l’opinion était pour
la retraite à 60 ans sans décote. Il y a même eu un moment, bref, à la
mi octobre, lorsqu’il y eut des barrages et une pénurie d’essence, ou
l’on sentit comme une possibilité de mai 68. On a été au bord de
l’explosion. Sarkozy, forcené, retranché dans son bunker de l’Elysée n’a
rien voulu entendre, mais il l’a payé électoralement. Rien de tout cela
ne s’oublie.
La gauche n’a pas
été élue pour attaquer nos retraites mais pour les restaurer. Les sales
réformes toutes injustifiées, de la droite, en 1993, 1995, 2003, 2007,
2010, ont baissé nos retraites en moyenne de 30 %. C’est déjà énorme
comme recul – d’autant plus inacceptable que la France n’a jamais été
aussi riche. La moyenne des retraites des femmes est en dessous de 1000
euros, celle des hommes est autour de 1400 euros, la moyenne générale
est de 1200 euros : comment vivre décemment avec ca ? Il faut les ré
augmenter, les indexer sur les salaires, il faut l’égalité femmes
hommes, pas de retraite en dessous du Smic.
Tous les racontars
et désideratas, tous les schémas et plans compliqués, tous les mensonges
et légendes sur les « déficits », sur la « démographie »,
« l’allongement de la vie » tout ça n’a qu’un but : allonger les
annuités, retarder les départs, désindexer les retraites des prix, ça ne
vise qu’à baisser le niveau des pensions.
La vérité, c’est que nos retraites ne sont pas en danger, 90
% de la dette ne provient pas de nos caisses de retraite ni de la
sécurité sociale. Et les 10 % de la dette qui en proviennent sont tout à
fait contestables, conjoncturels, seulement dus au chômage, au blocage
des salaires et des cotisations sociales.
La retraite par
répartition, c’est du solide : elle va directement de ceux qui
travaillent à ceux qui sont en retraite. La retraite ce n’est pas une
épargne, c’est du salaire. Pas besoin de passer par les fonds de pension
risqués et maudits.
Alors oui, on peut,
on doit garder la retraite que la gauche a mise en place il y a 30 ans.
Si on vit (un peu) plus longtemps, c’est pour en profiter plus
longtemps. Si on vit plus longtemps c’est en grande partie grâce à la
retraite à 60 ans. Si on part plus tôt, on mourra plus tôt, comme disent
les égoutiers « départs retardés, mort prématurée ». Tous les métiers
sont durs entre 60 et 65 ans. D’ailleurs l’espérance de vie en bonne santé
baisse depuis 2008, de 64 vers 63, 62 ans… On veut du bonheur à la
retraite, des années à soi, pas une retraite grabataire. On veut pouvoir
vivre nos retraites, voyager, agir pas être confinés, écartés, reclus.
La retraite à 60 ans, devrait être calculée sur les 10 meilleures
années, 75 % de reversement, 35 annuités ( comme en Allemagne) indexée
sur les salaires.
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