Contrairement à ce qui avait été débattu avec les élus
aux États généraux du Sénat, cette loi donne le signal d’une
recentralisation considérable. Elle crée une nouvelle institution, la
métropole, pour 11 grandes villes dont Paris, Lyon et Marseille.
Ces métropoles concerneront 30 millions d’habitants. La
métropole serait la nouvelle clef de voûte de l’organisation de la
République en concentrant un très grand nombre de pouvoirs stratégiques
et de financements retirés aux communes, quasiment vidées de leur
capacité d’agir au service de leurs populations. Cette loi s’en prend
aussi aux compétences déléguées aux communautés d’agglomérations
promises à déconstruction pure et simple. Les communes sont noyées dans
des entités (conseil de territoire de 200000 à 300000 habitants)
relevant des décisions centrales de la métropole, à l’image de simples
« arrondissements ».
En Ile-de-France, la Métropole du Grand Paris sera créée
au 1er janvier 2016 avec un Conseil métropolitain de plus de 200
membres réservant un quart des places aux élus de Paris. Une assemblée
des maires aura voix consultative une fois par an. Dans les faits, le président de la métropole et
quelques vice-présidents « règneront » sur 6 millions d’habitants !
D’ici 2020, dans toutes les métropoles, ces membres
seront élus pour moitié au suffrage universel direct effaçant ainsi la
place des communes, des départements et des intercommunalités.
Cette solution technocratique et hypercentralisatrice
éloigne les citoyens des décisions. Elle est profondément
antidémocratique et inacceptable ! Elle est la négation, la fin décidée
autoritairement des projets construits avec les habitants dans les
communes, des dynamiques de territoires, et des
coopérations entre collectivités. C’est la fin de la démocratie locale !
Inefficaces, ces monstres technocratiques préparent une nouvelle ère de
régression sociale. Ils produiront encore plus d’inégalités
territoriales dans l’aire métropolitaine, avec l’effacement des services
publics de proximité dans chaque territoire communal, intercommunal,
départemental.
L’affirmation des métropoles créera à Paris une nouvelle
coupure entre petite couronne et grande banlieue, et érigée en modèle
au plan national, laissera à la traîne toutes les franges périurbaines
et rurales.
Le principal objet de ces technostructures centralisées
est de répondre aux objectifs de compétitivité réclamés, au titre de la
concurrence, par les puissances financières.
Ce qui veut dire austérité et réduction partout des
moyens mis à disposition de l’action publique et des réponses par les
collectivités aux besoins humains, sociaux et écologiques ! Avec le
désengagement de l’État, il est déjà question de créer par ordonnance
des impôts nouveaux pour financer
les métropoles ! Les règles budgétaires des métropoles seront fixées par
ordonnance du gouvernement dans les 18 mois qui viennent !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire