Par José Fort
1,6 million d'enfants britanniques sont sous alimentés et vivent dans
des appartements insalubres. Mais on préfère parler du Royal baby qui
n'aura pas ces problèmes-là.
C’est fait. Après des jours et des jours d’attente, le petit est
arrivé. Pardon, le Prince, le fils de Kate Middleton, l’épouse du prince
William. Et figurez-vous que le rejeton, selon le communiqué officiel,
est arrivé « en bonne santé », lundi, à 16h24. Il pèse 3,8 k et
Elizabeth II, celle qui ne pouvait pas souffrir Diana, la grand-mère du
Royal baby, est « ravie d’apprendre la nouvelle ». Le spectacle va
continuer de plus belle: sortie de la maternité de luxe, dont une nuit
en chambre avec petit salon coûte près de 6000 euros, frais
d'accouchement inclus, mais pas les honoraires des médecins. Puis
photos, puis, plus tard, annonce du prénom. Tous les envoyés spécieux de
la presse mondiale vont devoir rester sur place encore un moment.
Cuillère dans la bouche
Le Prince qui va vivre sur le dos des Britanniques est né une
cuillère en argent dans la bouche. Ce n’est pas le cas des nombreux
enfants vivant dans la pauvreté en Grande-Bretagne. Selon l’association
Save the Children, un enfant sur trois grandit dans une famille gagnant
moins de 60% du salaire britannique moyen. L’association précise qu’un
million six cent mille enfants sont sous alimentés et vivent dans des
appartements insalubres et surpeuplés. Il y a fort à parier que le Royal
Baby ne vivra pas dans le quartier londonien de Bethnal Green and Bow,
où 42% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Il devrait plus
fréquenté les quartiers huppés de Richmond (7%) ou de Kingston (11%).
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