Historien et économiste, spécialiste du monde arabe, Georges
Corm (1) décrypte les risques d’une intervention armée en Syrie pour la
région, le rôle des différentes puissances, comme l’Arabie saoudite,
Israël, l’Iran, et le jeu des alliances.
Quel impact peut avoir une intervention en Syrie même présentée comme rapide et courte ?
Georges Corm.
On ne peut vraiment pas savoir car cela dépendra de l’ampleur de cette
attaque. Si elle est courte, en principe elle peut passer sans qu’il y
ait de riposte pouvant dégénérer en affrontements plus larges. En
revanche, si elle est ravageuse en termes de vies humaines, comme cela
est très possible à constater la concentration de forces militaires à
haut pouvoir de destruction, on ne sait pas ce qui peut se passer.
D’ailleurs, le régime pourrait en sortir renforcé, contrairement à
l’objectif recherché.
Dix ans après l’Irak, et devant un tel échec, pourquoi les
puissances du Nord (France, États-Unis, Grande-Bretagne, Canada...)
sont-elles prêtes à prendre à nouveau le risque d’une nouvelle guerre
dans la région ?
Georges Corm. L’Occident
politique sous la conduite des États-Unis est pris d’une fièvre
guerrière étonnante depuis la chute de l’URSS, qui le fait bombarder ou
envahir ou dépecer des pays souverains avec un appétit insatiable et la
farce d’arguments moraux ou de défense tellement sélective des droits de
l’homme. C’est un phénomène très peu analysé.
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