L’humanité
est aujourd’hui confrontée à une crise globale, d’une ampleur telle
qu’elle met désormais en danger la vie même de l’espèce humaine et des
écosystèmes. En Amérique latine, après l’effondrement du "Mur de
Berlin", et les années noires (1990) du "Consensus de Washington", la
faillite du néolibéralisme a accéléré la recherche d’alternatives
"post-néolibérales". C’est tout naturellement que les notions de "buen
vivir", d’"éco-socialisme" ont pris corps et consistance, même si elles
ne sont pas toutes récentes.
Dans
les années 1970-1980, en Amazonie brésilienne, le leader des
"seringueiros", Chico Mendez, dénonçait déjà le capitalisme prédateur de
l’homme et de l’environnement ; il cherchait des solutions
alternatives.Le "buen vivir" ou "Sumak Kawsay" en quechua et "Suma Qamana" en aymara, présenté comme un "nouveau" paradigme communautaire de pensée, de civilisation, est l’une d’elles. Ce "concept fondateur" andin, né de siècles de résistances indiennes, de revendications identitaires, cet appel à "reconstruire la vision de communauté des cultures ancestrales" commence à essaimer. Il est étroitement lié à l’"ayllu", la forme communautaire aymara d’organisation de la vie.
Dans la cosmovision aymara, "suma" correspond à "plénitude", "sublime", "magnifique", et "qamana" à "vivre", "vivre ensemble".
En quechua "sumak" peut se traduire par "plénitude", "sublime", "beau", et "kawsay par "vie", "être en étant".
La reconnaissance actuelle du bien-fondé, de l’originalité, de ces propositions indigènes, de ces visions du monde, de ces principes éthiques, se traduit même par leur inscription dans les constitutions de l’Equateur (2008) et de la Bolivie (2009). La Bolivie, depuis 2009, est devenue officiellement "l’Etat Plurinational de Bolivie", une appellation qui prend en compte et promeut l’existence en son sein de nations, de langues et de cultures différentes.
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