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12 juillet 2013, 17h14. Le train Paris-Limoges déraille en gare de
Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne entrainant la mort de 7 personnes.
Alors que la sécurité ferroviaire, pilier de l’entreprise SNCF, est
ébranlée, plusieurs cellules de crise sont immédiatement mises en place.
D’emblée, la SNCF, en charge de l’entretien du réseau, organise des
conférences de presse communes avec Réseau Ferré de France (RFF),
propriétaire du réseau. Dans les 24h qui suivent la catastrophe, les
deux établissements publics pointent la défaillance d’une « éclisse », pièce d’acier reliant deux rails, et lancent une grande campagne de vérification sur l’ensemble du réseau national. « La SNCF et RFF sont responsables et nous assumerons la totalité de nos responsabilités » confirme le président de RFF, Jacques Rapoport, le 15 juillet [1]. Deux mois après les faits, une information judiciaire est toujours en cours pour déterminer les causes de cette défaillance.
En 30 ans, la SNCF a été confrontée à une quinzaine de déraillements ou de collisions graves, dont huit ayant causé des morts. « Notre instructeur nous disait à l’époque que nous avions le meilleur système de sécurité du monde, se souvient un aiguilleur, entré en 1984 au sein de l’entreprise publique. Un an après, je travaillais sur la ligne où a eu lieu la collision mortelle de Flaujac (Lot) faisant 32 morts ». Depuis 2000, la SNCF n’avait plus connu de déraillements mortels.
Dans ce contexte, le drame de Brétigny relève-t-il d’une défaillance
tragique mais isolée ? Ce n’est pas l’avis d’une partie des cheminots. « La
sécurité ferroviaire c’est une chaîne, et si l’on commence à affaiblir
un maillon, la chaîne casse. Aujourd’hui, cette chaîne est fragilisée à
plusieurs endroits », alerte David Gobé, responsable du secteur
fédéral Europe et International à la fédération des cheminots CGT.
Derrière un guichet, dans un atelier, ou le long des voies de chemin de
fer, le travail des agents SNCF s’est considérablement transformé en
quelques années. En cause : le vaste mouvement de libéralisation
progressive du transport ferroviaire. Avec l’ouverture à la concurrence
du fret (en 2003) puis du transport international de voyageurs (en
2009), tout en restant publique, la SNCF a dû « s’adapter » aux
nouvelles règles de marché [2].
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