COLOMBIE • En crise, le secteur agraire, rejoint par les mouvements
urbains, exige la suspension des accords avec l’UE et les Etats-Unis. Le
gouvernement opte pour la dureté.
Le mouvement paysan et populaire, qui secoue la Colombie depuis le 19
août, a pris un nouveau tour jeudi. La journée de manifestation des
étudiants et d’autres secteurs en solidarité avec les travailleurs
ruraux a été massive mais également marquée, en fin d’après-midi à
Bogota, par de violents affrontements avec les brigades antiémeutes
ESMAD. Bilan: trois morts, quelque 200 civils blessés, et un couvre-feu
mis en place dans quatre secteurs de la capitale. Une aubaine pour le
gouvernement qui tente de discréditer le mouvement social?
Le matin même, le président Juan Manuel Santos avait déclaré: «Nous
traversons une tempête, mais nous allons nous en sortir.» Il lui avait
fallu onze jours de grèves et mobilisations nationales sans précédents,
ainsi que des «cacerolazos», c’est-à-dire des manifestations de milliers
de personnes frappant sur des casseroles dans la plupart des villes du
pays, dont la capitale Bogota, pour reconnaître qu’il y a bel et bien
une crise du secteur agraire et du monde rural.
Mécontentement étendu
La cause? Les traités de libre commerce (TLC) avec les Etats- Unis et
l’Union européenne qui, en un an, ont détruit des secteurs entiers de
production à coups d’importations qui cassent le marché interne.
Que demandent les paysans, les transporteurs, et au-delà, les secteurs
populaires critiques de la politique économique du président? Des
dérogations, voire l’abolition de ces traités, ainsi que des prix de
soutien pour leurs productions et des rabais pour les achats de semences
et engrais.
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