Entretien,
par
Christiane Marty. C’est une communication en trompe
l’oeil. La mesure principale de cette réforme est un nouvel allongement
de la durée de cotisation. Pour la génération née en 1973, 43 ans de
cotisation ! Cela s’inscrit dans la logique des réformes précédentes et
pénalise plus fortement les carrières courtes, donc les femmes. En
juillet dernier, la Commission européenne a publié un rapport sur les
inégalités de pension entre les femmes et les homes, indiquant que
l’allongement de la durée de cotisation aura un effet disproportionné
sur les femmes et qu’il baissera le niveau de leur pension. Résultat,
de nombreuses femmes attendent l’âge du taux plein pour ne pas subir
cette fameuse décote et partent en moyenne à la retraite plus tard que
les hommes.
Les emplois à temps partiel sont majoritairement occupés
par des femmes. La mesure permettant de cotiser 150 heures au lieu de
200 pour valider un trimestre ne compense-t-elle pas cet allongement de
la durée de cotisation très préjudiciable aux femmes ?
Le temps partiel pénalise la durée de cotisation et le montant de la
pension. Jusqu’à présent, 200 h payées au SMIC, soit 15 heures par
semaine, permettaient de valider un trimestre. Les personnes qui
travaillaient moins de 15 heures hebdomadaires au SMIC sur une année ne
réussissaient pas à valider quatre trimestres. C’est une mesure
bienvenue mais qui reste très marginale, puisque selon les données de
l’INSEE sur les temps partiels courts, elle ne concernera au maximum que
2,6% des salariés.
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