Par Philippe Marlière
La Fête de l’Huma est un trésor national. Depuis le sabordage du
Parti communiste italien à la fin des années 80, aucun autre parti de
gauche en Europe n’a ni la capacité ni la volonté d’organiser une fête
populaire de cette importance. Car la Fête de l’Huma reste un événement
politique majeur à gauche, y compris dans les années de reflux
révolutionnaire ou de désunion à gauche.
De nos jours, nul besoin d’être communiste pour s’y presser. S’y
rendent ceux qui se revendiquent de la gauche de transformation sociale.
Peu importe la chapelle d’origine ou l’étiquette du jour. C’est la
gauche de gauche qui se réunit à La Courneuve. Afficher un état d’esprit
anticapitaliste et proclamer son attachement à un idéal socialiste
(entendu de manière large), revêt ici une signification concrète.
Quiconque à la Fête de l’Huma véhicule cet habitus politique voyage en
territoire ami.
La Fête fait office de maison commune pour le peuple de gauche. C’est à
ce titre que ce rassemblement est un joyau politique, un patrimoine
commun d’une valeur inestimable. C’est aussi un véritable lieu de
mémoire des gauches ; une mémoire pratique, incorporée et vivante. A la
Fête de l’Huma, on y débat beaucoup de politique, bien sûr, mais on y
joue aussi, on danse, on se divertit. Les jeunes et les enfants ne sont
pas oubliés. Certains regrettent la part croissante prise par les
concerts de musique « pour jeunes ». Pourquoi pas ? En quoi cela
nuirait-il à l’apport politique de l’événement ? Et si ces concerts
amènent un seul jeune dépolitisé vers la gauche, c’est en soi un acte
positif.
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